Si il y a bien quelque chose que l'on doit reconnaître à TYPE O NEGATIVE c'est sa capacité à s'approprier les titres des autres et à les intégrer à ses albums et à son répertoire avec une aisance assez impressionnante. Ces titres sont parfois si bien intégrés que l'on en vient parfois à les prendre pour des titres écrits par le groupe.

Il m'aura fallu pas moins de dix ans pour découvrir que "Summer breeze", présent sur l'album "Bloody kisses" mais également en ouverture de l'immonde "Souviens toi l'été dernier", était en fait une reprise datant de 1972, originellement due à un groupe nommé SEALS AND CROFTS. Il faut dire que pour découvrir cela, il a fallu que j'écoute la radio, ce qui ne m'arrive que très exceptionnellement.

Le millésime 2003 de TYPE O NEGATIVE n'échappe pas à la règle puisque, outre les treize titres composés par le groupe, où plutôt composés pas Peter Steele, on retrouve une intro tirée d'une émission télé et "Angry inch" un titre de HEDWIG AND THE ANGRY INCH dont les paroles valent leur pesant de cacahuètes. Dans le style anecdote sexuelle, il ne dépareille pas avec "I like goils" qui nous narre les mésaventures d'un homme (Peter lui même) aux prises avec un homosexuel... Rassurez-vous cependant, le géant vert, n'en a pas pour autant délaissé ses autres thèmes de prédilection, à savoir suicide, mort et autres dépressions. C'est d'ailleurs ce fouillis apparent qui remplit ce CD qui m'avait dans un premier temps très déçu.

Ce conglomérat de ce qui fait le TYPE O que l'on connaît à savoir celui de la douce et sombre torpeur depréssivo-mélancolique à laquelle le géant vert nous avait habitué depuis quelques albums au détriment de la facette punk des premiers TYPE O et de son ancêtre CARNIVORE, facette qui refait quelque peu son apparition sur cet album, notamment sur "I don't wanna be me", premier single du groupe et premier titre de l'album après l'intro "Thir13teen". "Less than zero", le titre suivant nous replonge vite dans le TYPE O habituel, le TYPE O gothic et dépressif et il se montre bien inspiré pour cette cuvée 2003. Le savant mélange des claviers grandiloquents et dérisoires de Josh Silver, de mélodies pop et de riffs à la BLACK SABBATH et des maintenant habituelles chœurs fait ici des merveilles.

Il y a en définitive très peu de déchets sur cet album et sa durée largement supérieure à une heure (comme d'habitude avec TYPE O) n'est pas du tout un problème. TYPE O NEGATIVE qui, avec ce "Life is killing me" tire pour de bon sa révérence à Roadrunner, prouve ici qu'il est toujours on ne peut plus vaillant et que les labels peuvent encore lui faire confiance. L'avenir s'annonce bien vert pour TYPE O NEGATIVE... Du moins aussi longtemps que Peter Steele saura encore chanter, ce qui, pour l'avoir vu live il y a peu, pourrait durer moins longtemps qu'on ne le pense. La différence avec la précédent performance à laquelle j'avais assisté sept ans auparavant était malheureusement des plus flagrantes, mais cela est une autre histoire. Le meilleur TYPE O ou du moins, le plus varié depuis "Bloody kisses".


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 11133