Mine de rien ça faisait près de quatre ans qu'on était sans nouvelles de TYPE O. Quatre années à peine ponctuées par la sortie d'un DVD d'un vieux concert entouré de conneries pas très drôles filmées backstage ou dans le tour-bus, histoire d'inaugurer la collaboration avec SPV, le nouveau label du groupe. Quatre années également troublées par la sortie d'un inévitable best-of, histoire que Roadrunner grapille encore quelques miettes supplémentaires; de la reformation de CARNIVORE le temps de quelques concerts. N'oublions pas également de signaler le décès de Peter Steele durant cette période et nous serons à peu près complets sur l'emploi du temps du quatuor de Brooklyn depuis 2003.

Aujourd'hui Peter Steele va beaucoup mieux. Il s'est finalement bien remis de son décès, pour preuve ce nouvel album dont un morceau seulement contient "dead", "death" ou "dies", le premier qui donne tout de même son nom à l'album, histoire de faire bonne mesure.

Je ne sais si l'un ou plusieurs de ces événements sont en rapport avec l'énergie dont fait preuve le groupe sur ce nouvel album mais, le groupe qui montrait tout de même des signes de déclin depuis "World coming down" - qui date tout de même de 1999 - est plus vivant et enragé que jamais sur ce "Dead again" qui disons le tout de suite est tout simplement le meilleur album du groupe depuis "October rust".

Ceux qui étaient heureux de voir le groupe se complaire dans un gothique metal lourdingue et ultra-dépressif, vont en être pour leurs frais: ce TYPE O NEGATIVE là n'est plus, du moins sur cet album. C'est plus du côté de l'inégalé chef- d’œuvre "Bloody kisses" qu'il faut se tourner pour trouver le TYPE O cuvée 2007. Comme sur "Bloody kisses", le groupe mêle avec le génie qui est le sien, parties mélodiques inspirées et passages crossover hardcore rageurs tout droit sortis de l'héritage de CARNIVORE. Comme à son habitude TYPE O nous gratifie ici d'un album fleuve de simplement dix morceaux mais de près d'une heure vingt de musique. On ne s'ennuie pourtant pas à l'écoute de cet album qui déborde de riffs inspirés, de changements de tempos et d'ambiances et qui alterne intelligemment morceaux énergiques et morceaux plus calmes car, oui, il y en a encore. TYPE O NEGATIVE n'est pas CARNIVORE et demeure plus que jamais un groupe de metal gothic aux ambiances macabres et dépressives.

Après un "Dead again" et un début de "Tripping a blind man" vraiment déchaînés. Le groupe se calme un peu. "The profits of doom" montre toute la diversité du groupe. L'un des passages de ce morceau m'a évoqué "We hate everyone", l'un des titres de "Bloody kisses". "September sun" est également un titre calme, avec un piano gentillet... Bref l'album est, comme je l'ai dit, varié mais sans réelle surprise. Le client habituel de TYPE O se sentira très vite à l'aise avec cet album. Tous les éléments habituels sont bien là. De la voix profonde de Peter aux claviers emphatiques de Josh Silver, des rythmiques lourdingues et des soli mélodiques de Kenny Hickey au son inimitable et reconnaissable entre mille, du groupe, rien ne manque. Ceux qui, par le plus grand hasard, ne connaîtraient que la dernière décennie du groupe seront peut-être surpris par l'ambiance hardcore de cet album. Les autres se délecteront des passages à la "Kill all the white people" et d'un énième hommage au BEATLES en la reprise du riff de "Hey jude" sur le sublime "These three things". En somme "Dead again" n'est rien d'autre qu'un condensé de "Bloody kisses" et de "October rust", condensé qui bien que très bon n'atteint cependant pas le génie et la classe de ces deux références.

Au final, je ne sais que penser de cet album. Il est bon, c'est sûr. Bien meilleur et beaucoup plus varié que les deux précédents mais qui intéressera-t-il en dehors des fans les plus anciens du groupe ? Sûrement pas grand monde hormis quelques nouveaux fans qui vont découvrir le groupe avec cet album. TYPE O reste donc TYPE O et c'est tant mieux. Reste plus qu'à espérer une vraie tournée européenne, un Peter Steele en grande forme et tout le monde sera content.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 17453