Écouter le nouveau Twisted Tower Dire après le dernier Saxon, c'est un peu comme vouloir regarder l'Avion de l'Apocalypse d'Umberto Lenzi après le génialissime Phantom Of The Paradise de Brian De Palma. Quel que soit le plaisir -coupable forcément- que l'on peut prendre en temps normal à mater une « oeuvre » de Lenzi, certaines évidences s'imposent d'elles-mêmes et apparaissent tout d'un coup avec une force insoupçonnée. Certains ont le truc (la classe, le talent, tout ce que vous voulez) alors que d'autres sont, à ce niveau là, un petit peu just.
Ce cruel constat s'applique sans difficulté à ce Netherworlds.
Ca sent bon les vieilles mélodies à la Maiden et tant que le chanteur reste dans un domaine plutôt grave, ça passe pas trop mal (Starshine) mais dès lors qu'il s'aventure dans les aigus (The Wolf), attention la vaisselle! (et les tympans par la même occasion) Que dire sur ce nouveau chanteur (Johnny Aune de Viper a remplacé Tony Taylor) si ce n'est que le groupe n'a pas franchement gagné au change dans cette affaire...
On avait pas mal parlé de Twisted Tower Dire à la sortie de leur précédent album (« Crest Of The Martyrs ») qui était assez sympathique et qui bénéficiait d'une cover (assez moche d'ailleurs) signée Derek Riggs mais cette fois il faudrait vraiment être particulièrement peu exigeant pour trouver de bonnes choses à dire sur ce Netherworlds. La prod est malheureusement assez rudimentaire (alors que Piet Sielck avait quand même produit « Crest Of The Martyrs ») mais le gros problème vient surtout des compos qui sont franchement peu inspirées. On réalise vraiment avec cet album que tout semblant de personnalité s'est envolé avec Tony. Bien évidemment, tout n'est pas catastrophique non plus et certains morceaux arrivent à se distinguer du lot grâce à une belle énergie et à des choeurs très présents (Netherworlds) mais dès que Johnny repasse en lead vocal, c'est un peu la cata. Pour le côté épique du groupe, là encore il faut être assez clair. Ca tire plus du côté d'Hammerfall que du côté de Manilla Road (à l'exception de quelques rares passages comme sur Starshine) et même dans ce registre on trouve facilement mieux, y compris dans la scène américaine actuelle.
Un album faible qui tombera vite dans l'oubli. Les membres de Twisted Tower Dire sont capables de faire bien mieux que ça. Ils nous l'ont déjà montré par le passé. On espère juste que cet album restera une simple faux-pas.


Rédigé par : BigHenry | 08/20 | Nb de lectures : 12843