Et merde, voilà que j’ai mauvaise conscience maintenant. Dire qu'il fallait en passer par un décès pour que celui qui est réputé comme l'un des meilleurs groupes de heavy underground du continent US et moi nous filions enfin le parfait amour...

Des années que j’essayais de ‘rentrer’ dans TWISTED TOWER DIRE, a priori le genre de heavy rétro US taillé sur mesures pour l’éternel nostalgique que je suis des premiers MAIDEN et de la NWOBHM que je suis. Ils sont potes depuis Mathusalem avec mes chouchous de SLOUGH FEG, sont signés sur le label CRUZ DEL SUR (une valeur sûre dans le genre) et ont même en leur sein le vétéran Jim Hunter, garant d’une certaine orthodoxie metal après avoir traîné sa basse dans OCTOBER 31 ou encore WHILE HEAVEN WEPT. Sauf que voilà, malgré tous leurs efforts (et les miens), si musicalement leurs trois premiers albums pleins d’heroic fantasy et de cavalcades entre power et heavy-metal valaient leur pesant de cacahuètes, rien n’y faisait dès que leur chanteur à la voix suraiguë ouvrait son clapet, je partais en courant dans la direction opposée, désolé par ses vocalises exagérées et le côté ‘PRIMAL FEAR de supermarché’ qu’elles apportaient dans leur besace.

Sauf qu’aujourd’hui, le problème entre guillemets est résolu car le coupable Tony Taylor a cassé sa pipe (RIP) juste après l’enregistrement de leur dernier album, ‘Netherworlds’, et est entré au Walhalla, remplacé par un dénommé Jonny Aune. Alors désolé pour Taylor et son héritage, mais merdum tout de suite cela va mieux, Aune ayant une voix certes plus classique et rauque et donc quand même franchement moins irritante pour les tympans car plus adaptée au ton parfois cru de leur musique.

Certes, certains refrains conservent un petit côté teuton parfois un peu gauche, un comble pour un groupe venu du sud des US ! Reste que niveau duels harmonies de guitares, c’est la fête du slip. Même si le tout a une durée finalement assez courte (35 minutes) et privilégie essentiellement des titres de 3 ou 4 minutes, les deux guitaristes (dont Scott Waldrop, compositeur de 95% des chansons) profitent de la moindre occasion pour croiser le fer, parfois dès les premières secondes (« Make It Dark »), chaque titre se terminant presque systématiquement par leur ronde amoureuse. L’orgasme est même atteint sur « Beyond The Gate » où cette fois-ci tout ce petit monde s’ébat pendant huit minutes sans que cela ne paraisse longuet. Et même si le livret sympatoche bourré d’illustrations style BD des années 50 (qui m’ont rappelé pour je ne sais quelle raison les pages de ‘Mandrake’ que je feuilletais gamin) met en avant un côté fun, on ne tombe pas non plus dans la parodie, assumée comme dans le cas de METALUCIFER par exemple.

Moins typé ‘superproduction’ que WOLF, moins surdoué que SLOUGH FEG (mais qui pourrait l’être vraiment ?) et plus traditionnel dans le fond, TWISTED TOWER DIRE est donc le type même de croisé-jusqu’à-la-mort d’un heavy-metal pur jus, comme on en trouve seulement aux Etats-Unis, avec ce qu’il faut de moments de bravoure guitaristiques et de graisse aux entournures pour les couillons qui, comme moi, ne sont jamais vraiment revenus d’ANGEL WITCH et des premiers MAIDEN.




Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 12253