Twelfth of never n’en est pas a son premier essai avec cet album. Le groupe avait déjà enregistré un cd autoproduit « blowing bubbles through broken windows » en 1999 qui lui avait permis de se faire remarquer par le label dark symphonies en 2001 (deux ans se sont écoulés, comme quoi il faut savoir être patient). Things That Were est donc la deuxième œuvre du combo est de ce fait celle ci ne souffre pas des imperfections relatives aux premiers enregistrements studio. Voilà pour le petit laïus, place à la musique.
Twelfth of Never ne fait pas parti des énervés loin de là. Le groupe est américain, du Massachusetts pour être précis, et l’influence de la scène de la bay area sur sa musique est aussi importante que celle de la lune sur le bronzage des touristes : inexistante. Le groupe s’exprime via un « gothique atmosphérique à chanteuse » fort plaisant et de très bonne facture. Vous l’aurez compris, ce cd est plus fait pour les dépressifs qui ont le vague à l’âme que pour les fins bourrinistes ou autres jumpers. Tout au long des onze compositions (plus un morceau « caché » fait de bruitages inaudibles) pour un total de 57 minutes, le groupe développe des ambiances éthérées et très aériennes. Le son de guitare se veut cristallin dans les soli et dans les arpèges et saturé dans les rythmiques. Cependant cet instrument n’est pas celui qu’on entend le plus. Constamment présent au long des compositions le synthé rivalise avec la guitare pour créer des ambiances tristes que je qualifierai simplement de belles « Bratty Girl ». Il en va de même pour la basse qui est clairement audible et qui par sa présence constante accentue le côté sombre des morceaux « such as mirrors ». La musique du groupe est très planante et invite l’auditeur à la rêverie. Celle ci n’est jamais surchargée, chaque note jouée l’est à bon escient, ce qui permet à chaque instrument de développer des atmosphères. La recette est simple : quelques accords de gratte sèche en arrière plan, une ligne de basse simple et répétitive, une lead guitare qui égrène des notes de façon limpide, des nappes de synthé ou du piano, bref le substrat idéal sur lequel vient reposer la voix haut perché de la chanteuse : « nightlong », « Ever after Fading », l’effet est garanti. Par moment le groupe s’énerve un poil « The tiny drawer » mais cela ne dure pas bien longtemps et ce n’est pas bien méchant (c’était l’occasion pour le batteur de faire de courts roulements à la grosse caisse). Un des éléments important de la musique du groupe est sans conteste la voix de la chanteuse, elle s’en sort plutôt bien et évolue dans un registre à mi chemin entre celui de liv Christine première période et de Christina Scabbia. De temps à autres quelques chœurs masculins pointent le bout de leur nez et les rôles se trouvent même inversés sur le sixième et le neuvième morceau : un chant lead masculin et quelques chœurs féminins pour le soutenir. Histoire qu’il n’y ait pas de jaloux, on trouve même un duo « Left Unsaid » ou les deux chants se marient à merveille.
Bref, une musique dépouillée et triste qui mise plus sur les ambiances que sur la technicité. Ce n’est pas d’une originalité débordante mais la qualité de l’exécution et de la production joue en leur faveur. Pas besoin de balancer quinze note à la seconde pour faire quelque chose de beau, Twelfth of Never l’a bien compris et joue la carte de la sobriété. La mélancolie est à l’honneur sur cet album qui pourra sans mal accompagner les longues soirées hivernales.



Rédigé par : dark tranquilou | 14.5/20 | Nb de lectures : 7313