Depuis « Retox » en 2007, les choses ont été difficiles pour les Norvégiens... cancer pour Euroboy, départ du batteur Chris Summer, départ de Rune Rebellion, puis de Hank, le charismatique chanteur, jusqu'à une mise en sommeil du groupe. Alors aujourd'hui Tony Sylvester remplace Hank au chant, Tommy Manboy remplace Chris, Rune est de retour mais Pål Pot est à son tour plus ou moins parti (selon certaines sources il est à « temps partiel » dans le groupe) et le groupe nous propose donc son 8ème album avec ce « Sexual Harassment ».

Bon première question quid de la voix du Duke Of Nothing ? Eh bien le groupe n'a pas parié sur un clone de Hank... la voix de Tony est assez rocailleuse et rappelle en premier lieu celle de Lemmy. Et elle colle bien au death punk du groupe (ami amateur de brutal death ou de crust, cette appellation ne te correspondra pas), c'est-à-dire un mélange de glam, de punk rock et de heavy metal.

Musicalement on n'a pas de vraie surprise ici, on retrouve le TURBONEGRO que l'on connaît et c'est déjà énorme. Le groupe ne plante pas son retour et nous offre un disque aussi hargneux que délicieusement rock'n'roll mêlant humour (leur marque de fabrique, il suffit de lire certains des titres) et une certaine noirceur.

On n'est pas là pour faire dans la dentelle et l'album est vraiment très pêchu. On se prend « I got a Knife » d'entrée dans la figure sans intro tarabiscotée, c'est un titre hargneux et rapide avec un refrain avec des chœurs (une autre des marques de fabrique du groupe). « Hello Darkness » commence sur des « Hey » lancés en chœurs, puis on a droit à un mid tempo gras rappelant un peu MOTÖRHEAD et notera un solo bien speedé d'Euroboy. Andrew W.K est invité à tenir le piano sur le très rock'n'roll « Shake your shit machine » avec son bon gros refrain des familles. « TNA (The Nihilist Army) » est un morceau punky, rapide, avec des chœurs aboyés et un break sur lequel la basse grasse de Happy Tom est bien mise en avant. « Mister Sister » est un poil plus calme, on y retrouve du piano (joué cette fois-ci par Benmont Tench) assez sombre avec des choeurs à base de « Hou, hou, hou » mais qui fonctionnent bien ! Suit une des bombes de l'album avec « Dude without a face », un titre rapide et urgent, sombre jusqu'à en être malsain avec une fin en apothéose ! On reste dans du rapide avec « Buried alive » mais avec une facette complétement rock'n'roll malgré un refrain sombre et agressif. « Tight jeans, loose leash » est assurément un autre très grand moment du disque, on trouve à nouveau du piano (cette fois, c'est Matt Sweeney, qui a également produit l'album) sur ce titre rock'n'roll au refrain stupide mais ultra efficace avec une influence évidente d'AC/DC (notamment sur les solos du duel de guitares). « Rise below » est le seul temps faible, sans que ce mid tempo soit rébarbatif, ce titre est un peu moins bon que le reste de l'album. On termine par un autre temps fort (qui a fait l'objet du premier single d'ailleurs) avec « You give me worms » un mid tempo rock avec une fois de plus un refrain énorme.

Nous voilà rassurés, TURBONEGRO revient et il le fait bien avec un très bon album (peut-être même un des meilleurs), court (32 min) mais pêchu qu'on peut se procurer en CD digipack ou en vinyle (rose, le vinyle). Reste à espérer que la poisse est maintenant derrière eux et que le groupe puisse à nouveau régner sur le death punk pour le plus grand plaisir des turbojungends.


Rédigé par : Papy Cyril | 16,5/20 | Nb de lectures : 13323