Attention ! Attention ! Il ne faut pas agiter les frites dans le bois... Je répète, il ne faut pas… biiiiiiiip… sccrrrrttchhhhhhh… BRAOUM ! Mesdames et Messieurs, veuillez nous excuser pour l’interruption momentanée de ce texte. Pour des raisons technico-techniques, l’album a malencontreusement été envoyé au réseau Dépression Mélancolique.

Ce fut là, la dernière transmission du QG et c’est seul enfermé dans un bunker que j’écris ces quelques lignes tout en essayant de décrypter le deuxième message émis par les redoutables Truppensturm. L’urgence est capitale car il faut bien consentir que ces barbares ont déjà bien mis à mal nos lignes de défense.

Malgré mon entraînement en terrain hostile, je dois avouer que ce maudit code me donne du fil à retordre ! Il faut avouer que le rendu sonore s’avère assez particulier. Ça sonne très étouffé comme un bourdonnement d’avion et la voix semble sortir d’un abri anti-aérien. Cela ne favorise pas vraiment le matraquage musical le faisant sembler encore plus répétitif qu’il n’est. Est-ce à cause de la solitude qui commence à jouer sur mon état mental mais une chose singulière s’est passée. Bien que ma raison me dictait qu’une mise en forme plus claquante aurait été plus adéquate, je finis par m’habituer à ce son, à m’en imprégner et à m’y sentir à l’aise et à le trouver disons le confortable. En effet, il y avait quelque chose de chaud et de rassurant dans ce son comme une régression vers un passé idéalisé.

C’est à cet instant que la linéarité répétitive des premières écoutes disparut. Dans cette succession de Blitzkrieg dont une de seulement 26 secondes, je finissais par saisir des lignes mélodiques, des refrains voire même un certain groove. Si j’osais, je dirais qu’il y a comme du Rock’n’Roll dans ce tabassage à coups de bottes. Comment expliquer mon attirance autrement si ce n’est par la présence d’une dose de Death’n’Roll occulte dans certaines phrases mélodiques ou quelques fugaces ralentissements. Je suis toujours resté sensible aux techniques de guerre scandinaves façon vieille école. De même, je ne peux cacher mon attachement aux atmosphères martiales déployées par les interludes et autres introductions plongeant l’auditeur dans l’univers guerrier qui est le nôtre.

Certes, le message reste en partie brouillé. Le fait d’enchaîner les morceaux n’aide pas vraiment à faire disparaître cette sensation de redondance. De plus, il apparaît malgré tout qu’une grande partie des morceaux sont coulés dans le même plomb, soli inclus. A ce titre, la batterie pilonne de manière unidimensionnelle répétant plus que de raison des schémas d’attaque par trop identiques. Il m’arrive encore de penser que leurs alliés d’Axis of Advance se montrent bien plus performants sur ce terrain. A son avantage, l’attaque se révèle finalement suffisamment courte pour que l’adversaire n’ait pas le temps de ressentir l’horrible attente que l’on vit au fond des tranchées boueuses.

Alors qu’au dehors, j’entends déjà les obus voler, je me remets une énième fois le message en me disant qu’il est déjà trop tard, qu’ils m’ont bien eu avec leur Blitzkrieg et que je ne verrai sûrement pas le soleil se lever demain…


Rédigé par : Dark Rabbit | 14/20 | Nb de lectures : 12761