Constitués d’anciens membres de Blow A Fuse et d’actuels de Thrashington DC ou Santa Cruz, Trouble Every Day provient de la prolifique région nantaise. Il s’agit ici de son premier album sur le label des légendes du punk mélodique Burning Heads.

Comme souvent dans ce coin de l’Hexagone, le groupe exerce un punk/hardcore énergique, pour une fois très fortement influencé par la scène ‘punk à roulettes’ californienne des années 90. 19 titres en 30 minutes, je crois que cela décrit assez bien cet album : urgent, efficace, sans fioriture. L’influence des Burning Heads explose littéralement tout au long de ‘True Friends Never Die’ puisque les lascars poussent le vice jusqu’à proposer eux aussi des versions dub de leurs morceaux (Angry Political Song devient Angry Political Dub). Et comme Pierre, chanteur des BH vient prêter voix forte sur ‘Rise Above’ sur un titre qui rend hommage à son groupe, la boucle est en quelque sorte bouclée. Les 5 membres du combo se réclament autant de Minor Threat que de Pennywise et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela saute aux oreilles. Againt All Authority, Kid Dynamite ou Paint It Black sont des noms qui viennent forcément à l’esprit quand s’enfilent les brûlots, une évocation principalement due à la gouaille caractéristique de Guillaume, le tortionnaire de micro. Les compos sont donc rentre-dedans, les riffs simples et binaires sont joués à 100 à l’heure, la caisse claire est martyrisée, le tout restant extrêmement mélodique, bref leur énergie donnerait envie de ressortir son skate et d’aller frimer un peu, quoi! Les membres semblent de plus être de joyeux lurons, chambrant à tout va (‘Less Kickback, More Blink 182’, ‘I Hate My Skate And I Want To Die’) ce qui contribue encore plus à la bonne humeur qui se dégage de ce disque. Le point décevant cependant concerne la production, qui se veut brute et dépouillée mais qui, du coup, rend les morceaux souvent trop plats et insuffisamment ‘chauds’, sonnant effectivement comme ‘au bon vieux temps’ mais paraissant surtout terriblement datés. Ils évoquent le soleil de Bretagne plutôt que le soleil de Malibu! L’autre bémol que j’émettrai, tout personnel celui-ci, c’est que je n’arrive vraiment plus à écouter de skate-punk, à part un bon Pennywise ou du Strung Out de temps en temps. La lassitude m’a progressivement envahi au fil des écoutes et c’est finalement une chance que l’album soit si court. Ben oui, j’ai malheureusement vieilli, et comme c’est le genre de disques qui file une nostalgie du tonnerre, je retournerais bien 15 ans en arrière, là. Il n’en reste pas moins que les membres semblent sincères et sympathiques et que leur humour doit faire des ravages sur scène.

Méchants Nantais, ils m’ont filé le blues avec leur punk-rock rappelant les Vans, les baggys et les stickers NOFX collés sur le sac à dos. Si vous écoutez toujours autant de Rancid ou de Pennywise, ‘True Friends Never Die’ pourrait bien vous séduire, pour peu que vous ne soyez pas exigeants envers la production. Les autres (vieux) comme moi s’empresseront de passer à autre chose pour se débarrasser de cet arrière-goût nostalgique plutôt amer. A déguster sur scène, pour faire la fête sans modération, par contre.


Rédigé par : Candiria-Thon | 12/20 | Nb de lectures : 11703