TRONCKH - Freak And Hell (Autoproduction) - 15/04/2010 @ 09h37
Il arrive parfois que la communication avec les groupes que je chronique ne se limite à ça : « Donne-nous ton adresse pour qu’on te fasse parvenir le promo » et « Merci… à plus Pamalach ». Bon après tout, on n'est pas potes et on est pas là pour se faire des courbettes hein ?
Mais parfois il arrive qu’un groupe se fasse vraiment chier pour t’écrire quelque chose qui te parle en tant que personne et non comme à un chroniqueur anonyme tout juste bon à cracher son fiel au travers de papiers méphitiques. En général ce sont des petits groupes et c’est pas forcément les plus méchants musicalement qui sont les plus antisociaux.
Je ne parle pas de cirage de pompes entendons-nous bien, mais de la volonté de parler de sa musique et de vouloir la faire partager.
Vous vous en doutez, Tronckh m’a écrit une missive inspirée, pleine d’humour et d'humilité, laissant transparaître leur grande motivation et leur envie d’en découdre avec un public qu’ils espèrent rencontrer dans le Nord… et ailleurs.
Les Tronckh sont donc des biloutes qui font du déglingo core (excellent n’est-ce pas ?) et qui mixent funk, mayonnaise, metal, moules, hip hop, frites et ketchup dans une mixture sentant bon le Nord Pas-de-Calais, la Manche et la bière à 25°.
La « Tronckhinisation » est en marche et les Nordistes ne veulent pas laisser de survivants.
Armés d’un humour potache à l’épreuve des balles (leur page My Space regorge de conneries diverses et variées) et de ce premier album « Freak and hell », les Tronckh débarquent donc en grande pompe et nous démontrent qu’il en veulent à nos hanches et nos zygomatiques.
Afin qu’on puisse bien se poiler, le chanteur baragouine en français et se lâche autant au niveau des titres (« Pierre Richard », « Homo speculos », « La débandade ») qu’au niveau des lyrics, tour à tour ubuesques puis un peu plus sérieux et vindicatifs.
Souvent, quand les mecs braillent en français, il faut se concentrer pour comprendre quelque chose… sauf dans les passages vraiment hip hop et comme sur l’excellent « Tronckhy » où le groupe parle de la musique qu’il aime avec humour et simplicité… un très bon moment de détente (et où en plus, ça joue bien pour rien gâter).
Musicalement, le groupe pratique une fusion plutôt classique, héritée des 90’s et mélangeant un gros côté Funk/Hip Hop à un metal massif, un poil néo par moment.
On pense par moment à Infectious Groove et Victims Family puis à des crews un plus frenchy comme ce que faisait Lofo à leurs débuts avec quelques plans que n’aurait pas reniés la méchante Team Nowhere.
Le groupe met l’accent sur le groove et le jeu du bassiste qui slappe comme un fou et qu’on entend très distinctement tout au long de l'album. Cela paraît simple mais cela apporte un vrai plus au son général.
Les guitares ne sont pas en reste et malgré quelques riffs un peu classiques, il demeure des moments où les biloutes se sortent les doigts pour nous dégobiller des parties vraiment originales.
Mais avant de creuser davantage je m’en vais répondre tout de suite à la question que vous vous posez tous (et toutes) : qu’est-ce que ça donne le Deglingo core ?
Franchement, je m’attendais à un truc vraiment plus barré et plus méchant. De nos jours, nourris à Mr Bungle, Fantomas ou Dillinger, les mecs n’hésitent plus à donner dans le blast, le disharmonique, les hurlements et la baston musicale tout en affirmant faire de la fusion ou du Psycho core.
Tronckh n’est définitivement pas de cette école-là et préfère faire plus simple et moins violent. Cela leur permet d’une part de garder une certaine clarté et selon toutes évidences, ils préfèrent quand ça meule en mid tempo.
Mais le Déglingo core prend toute sa saveur quand on écoute « I Gueneli » sorte de chant polyphonique corse chanté avec l’accent du Nord narrant les aventures du grand-père Barbaut qui a un bon vin dans un bon tonneau.
Plus le disque avance, et plus on prend conscience que leur déglingo core est un concept… comme lorsqu’ils se la donnent sur « Deglingo », sorte de ragga metal avec un flow proche de ce que faisait Nuttea quand il devenait dingue-dingue-dingue dans son Boom Boom Short.
Malgré son côté Baltringue, Tronchk n’oublie pas que pour que tout fonctionne, il faut que la musique soit bonne et que les chansons aient une bonne assise. Le groupe reste donc crédible quand il attaque des morceaux plus sérieux comme « Jungle » et « Evangelista » et on les suit sans trop de problèmes quand ils perdent le sourire et rangent leur attirail d’amuseurs publics au placard.
L’aspect vraiment le plus cool chez les Tronckh, c’est que tu as l’impression que c’est des potes à toi qui jouent, tant leurs bêtises parlent à tout le monde et tant ils semblent simples et sans outrecuidance aucune. Ajoutez à cela une bonne maîtrise musicale et une prod sèche mais bien équilibrée et vous obtenez un cocktail vraiment goûteux.
Un premier essai qui est concluant, et j’espère que lorsque les Tronckh nous reviendront, ils seront encore plus déglingos et encore plus imprégnés de mayo –ketchup – moutarde –sauce blanche- samouraï – harissa (rayez la mention inutile et jetez un coup d’œil à la pochette vous comprendrez).

Myspace du groupe - 213 téléchargements


Rédigé par : pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 13610




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kingsize
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Posté le: 15/12/2011 à 20h55 - (99217)
en un mot : BIAW !



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