TRISTWOOD - Dystopia Et Disturbia (Asiluum) - 19/01/2011 @ 08h18
En voilà un album qui fut attendu ! 4 ans après l’excellent The Delphic Doctrine, les Autrichiens de TRISTWOOD ont connu des fortunes diverses pour sortir leur troisième album. Le groupe avait tout d’abord annoncé ce nouvel effort début 2008, qui devait initialement s’appeler Black Light Code. Après la publication de quelques morceaux démo, TRISTWOOD annonçait sa signature sur le netlabel Asiluum à la mi-2008. Et de juin 2008 à janvier 2010, plus rien. Rien ! Le groupe semblait avoir complètement disparu de la circulation et les (quelques) fans du projet commençaient à s’inquiéter. L’annonce en janvier 2010 de la parution imminente du nouvel album, finalement nommé Dystopia Et Disturbia, a donc été une bouffée d’air frais. Mais il a quand même fallu être (encore) patient car Dystopia Et Disturbia ne sort finalement qu’en décembre 2010 (et encore, uniquement en version digitale) et on a bien cru passer un nouveau réveillon sans avoir des morceaux de TRISTWOOD tout neufs à se passer dans les esgourdes. Enfin bon, il est finalement arrivé alors profitons-en…

Remettons-un peu les choses dans leur contexte musical. TRISTWOOD est un groupe formé en 2001 à Innsbruck en Autriche, et œuvre dans un style tout à fait unique, une sorte de Death/Black Indus ultra-bourrin, entre le côté cybernetico-apocalyptique d’un THE AMENTA et le côté « à fond la caisse » d’un THE BERZERKER (la batterie over-trafiquée/BAR qui bourre en sus). Après le très speed et rentre-dedans Amygdala (2004) qui était tout autant jouissif que carrément bordélique et prise de tête, le groupe s’était un peu calmé sur The Delphic Doctrine et nous proposait des morceaux plus accrocheurs et plus ambiancés, bien que toujours très brutaux. Pour son troisième effort longue durée, TRISTWOOD n’évolue pas vraiment et nous balance toujours son Death Indus, et Dystopia Et Disturbia se situe à mi-chemin entre l’assaut d’Amygdala et le côté plus structuré de The Delphic Doctrine.

Je vais y aller franco : dès la première écoute Dystopia Et Disturbia a été pour moi une immense déception, surtout eu égard à l’attente interminable pour pouvoir enfin déguster ce nouvel opus. Même si ce disque se digère au fil des écoutes et laisse apparaître plus de subtilités qu’il n’y paraît, le côté « tout à fond » ne fait définitivement plus son effet ici, déjà que l’album est très court (30 minutes à peine !) il s’avère être affreusement linéaire, et l’assaut quasi-continu des blasts au max étant pénible à la longue. Le côté « bourrinage dans le vide » est donc prédominant ici et est le principal défaut de Dystopia Et Disturbia, bien que le son plus travaillé le rende plus digeste que Amygdala. Mais le penchant jouissif des deux précédents albums n’est plus, en partie à cause de la disparition de l’effet de surprise.

Bon, pris tel quel Dystopia Et Disturbia est quand même un bien bon album. Le groupe maîtrise définitivement son sujet et arrive néanmoins à nous sortir quelques petites accroches au milieu de son pilonnage intempestif. C’est le cas du morceau-titre qui ouvre l’album de fort belle manière avec des gros riffs bien efficaces, de "Terra Incognita" qui présente des structures plus techniques malgré le bourrinage, ou encore le très incisif et sombre "Chamelicon Bizarre", et surtout l’instrumental plus électro et plus posé (toutes proportions gardées) "The New Acid Bath". Mais pour le reste, ça bourre de trop. Et certains morceaux partant dans un délire « Riffs envoyés à la chie-dedans derrière les blasts avec du chant dans tous les sens » font mal au crâne au bout de quelques écoutes. C’est le cas de "Vulcanus", d’"Irreversible" (qui démarre pourtant de la même façon que le tube "By the Call of Seth") et de "The Black Room" (malgré la présence de riffs polono-Morbid Angeliens). Bon la prod est bonne et convient parfaitement au style chaotique du groupe, mais étant donné que l’album n’est disponible qu’en mp3 il est difficile d’avoir un jugement plus précis. Dernier détail, le chant death est excellent (comme sur les précédents albums), par contre les cris Black placés un peu n’importe où sont légèrement agaçants.

Bref, album mi-figue mi-raisin pour TRISTWOOD, qui affine son propre style sur cet album, mais qui se contente quand même de peu avec 30 minutes dont (à la louche) 27 de blastage in your f**cking face, surtout après une attente aussi longue. Si vous trouvez THE AMENTA pas assez rentre-dedans et que THE BERZERKER n’est pas assez productif à votre goût, vous pouvez vous pencher sur Dystopia Et Disturbia pour prendre votre dose de bourrinage bien dense comme il faut. Quant à ceux qui avaient apprécié les deux précédents, ils risquent de rester un peu sur leur faim (ou au contraire, craindre l’indigestion avec un album extrêmement dense) et c’est bien dommage. Mais bon, comme l’album est disponible en téléchargement libre et gratuit ça ne mange pas de pain. Et on m’annonce dans l’oreillette que le groupe hésiterait à sortir un nouvel album après celui-ci, bien qu'ils auraient cependant en tête de sortir un nouvel effort nommé Morbus Kithara qui serait dans une veine plus extrême, « a hyperblast-extreme-metalrecord » selon leurs dires, sachant qu’ils trouvent que le metal devient un genre trop « pop » à leurs yeux. Hé bé…

http://www.myspace.com/tristwood - 153 visite(s)

Album en téléchargement - 150 téléchargements


Rédigé par : ZeSnake | 13/20 | Nb de lectures : 12855




Auteur
Commentaire
AnusFraicheur
Membre enregistré
Posté le: 19/01/2011 à 08h41 - (90761)
Je découvre le groupe avec cet album; ça mouline dans le vide et je n'ai rien retenu de cette demi-heure de bourrinage.
Moulin-à-vent-Metal?



Immemorial
Membre enregistré
Posté le: 19/01/2011 à 10h27 - (90766)
Tristwood a du bien galérer pour sortir ce nouvel album... Je trouve cet album excellent... Dystopia est violent et c'est vrai qu'il peut paraître lassant car 1 le son est épais et 2 ca bourrine du début à la fin mais à côté de ca les riffs sont excellents, les voix maîtrisées bref du tout bon... Une fois l'album bien digéré (il faut un certain temps car il ne s'apprivoise pas comme ca)on y retourne avec plaisir... Après la longue attente de ce Dystopia maintenant il ne reste plus qu'a patienter pour le nouveau The Senseless...



nok!
IP:78.250.95.4
Invité
Posté le: 19/01/2011 à 22h45 - (90782)
Ben ça mule bien avec une putain de voix ! moi ça me plait :)

Nekobibu
Membre enregistré
Posté le: 19/01/2011 à 23h31 - (90783)
Je dois être bizarre, mais je ne trouve pas que ça bourrine du début à la fin. Ca reste "violent" sur la longueur, bien sûr, mais je trouve ça relativement varié quand même. Enfin, plus varié que ce à quoi je m'attendais après avoir lu la chronique, en tous cas. :)



Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 20/01/2011 à 13h45 - (90795)
Je connaissais pas mais que j'adore cet album, parfait pour se vider la tête et j'ai trouvé ça plus violent et malsain que The Amenta (que j'adore !)



Zebrowsky
Membre enregistré
Posté le: 20/01/2011 à 13h56 - (90796)
Hummm ça serait bien ma came tiens...



Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker