TRISTITIA - Garden of darkness (Holy Records/Wagram) - 14/03/2003 @ 13h34
Voici un disque idéal pour les nostalgiques. Les nostalgiques d'une époque où les miracles de la production ne cachaient pas encore les imperfections. Les nostalgiques d'une époque où la technique ne prenait pas encore le dessus sur le feeling instrumental. Les nostalgiques d'une époque où My Dying Bride nous a pondu quelques uns des albums les plus sombres de sa carrière. Par rapport à leurs albums précédents où ils ont quand même beaucoup expérimenté sans forcément être concluants, Tristitia ont pris le parti sur ce nouvel album de revenir aux sources du doom metal épuré et sombre qui leur convient encore le mieux. On trouve donc sur cette galette des titres terriblement longs, soignés et chargés d'ambiances d'une lourdeur caractéristique. Bien sûr, on n'attend jamais la pesanteur terrifiante d'un Despond ou bien d'un Skepticism mais les rythmiques qui oscillent entre doom et plus rarement mid-tempo ont le mérite d'être moins roboratives à la longue. C'est d'ailleurs la moindre des choses quand quatre titres dépassent allègrement les 9 minutes. Certains morceaux constituent des interludes instrumentaux et mélodiques bien agréables ("the entrance", "black godz serenade part I et II", "Beyond the 7th valley") et il est parfaitement audible qu'ils ont fait l'objet d'un soin particulier et ne représentent pas, comme on a trop souvent la mauvaise habitude de l'entendre, des pièces vite torchées pour combler les vides. Les quatre véritables titres qui restent sont souvent structurés de manière assez simple mais des breaks atmosphériques, des solos limpides et des passages en arpèges viennent rehausser l'intérêt de ceux-ci. On note en particulier un travail de guitares assez surprenant, très naturel, mettant en valeur à la fois les qualités et les petits défauts inhérents à cet instrument. Alors que les ingénieurs du son les plus qualifiés se chargent de donner un son polissé et souvent éthéré à notre banjo de prédilection, j'ai la sensation que Tristitia ont cherché à tirer la substantifique moëlle des guitares et ça fait souvent plaisir à entendre. Les vocaux, plutôt rauques à la limite du death sont malheureusement peu variés sur la longueur et le potentiel mélodique de Tristitia s'en trouve parfois affecté. C'est un peu paradoxal car un apport supplémentaire de lyrisme aurait certainement fait perdre de l'impact à ce disque. Au début de cette kronik, je vous parlais de nostalgie. Ce sentiment est réhaussé par la production qui est complètement à l'opposé des standards actuels. Pour vous faire une petite idée, elle est dans la même optique que le "Turn loose the swans" de My Dying Bride qui accuse déjà quelques années. Donc il est indispensable de se faire une pré-écoute sous peine d'être un peu surpris par l'âpreté du son. Je regrette aussi l'indigence de l'instrumental final "Tears of the moon" qui, avec ses 9 minutes, n'arrive pas à la cheville des quatre interludes cités plus haut qui ne font pourtant que 2 minutes. Sinon, "Garden of darkness" est l'archétype même de l'album simple et sans grandes prétentions mais dont toute l'attention a été focalisée sur la qualité des compositions. Après avoir dérivés pendant quelques années, Tristitia semblent avoir retrouvé leur voie et je ne peux que m'en réjouir.


Rédigé par : Loufi | 14/20 | Nb de lectures : 8105




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