A l’instar de Watcha et Pleymo, TRIPOD est un groupe que j’avais définitivement condamné après la sortie de leur deuxième album "Data Error". Un album 100% neo metal bien en dessous de "Lèche" qui avait amené le combo marseillais sur le devant la scène.
Deux ans plus tard et après un changement de guitariste et de batteur, c’est un TRIPOD surmotivé et rageur qui revient avec ces "Déviances". Plus qu’une simple déviation d’ailleurs, le groupe opère un virage à 180°, comme pour faire un pied de nez à tous ses détracteurs.

Oublié donc le neo basique de "Data Error", les premières notes de "Déviances" mettent tout de suite dans l’ambiance, TRIPOD a ressorti les grosses guitares et a incontestablement gagné en intensité. Une agressivité assez surprenante pour le groupe, "Conscient" qui ouvre l’album montre que David, le nouveau batteur, est bien décidé à se faire entendre: ça bastonne sec. La double grosse caisse est même mise à profit sur "America", morceau le plus féroce de l’album. Dans cette débauche de violence le groupe a sût conserver dans ses guitares les rythmiques groovy qui caractérisaient déjà "Lèche". "Pesant Et Lourd" en est sûrement le meilleur exemple.

K-Lee a également adapté son chant à la musique de "Déviances", un chant ultra saturé façon hardcore frôlant même le death metal sur certains passages. Cependant le chant rapé n’a pas totalement disparu, c’est pour moi le seul point négatif de l’album. Ce chant qui fait que certains morceaux comme "Pharaon", "Laisser" ou "Il Faut Voir Comme…" sonnent encore un peu neo alors que les autres compos sont bien plus fusion/metalcore. Le groupe a par ailleurs eu la bonne idée de laisser tomber les chœurs qui en avaient rebuté plus d’un à l’écoute de "Data Error". En revanche les backing de Daniel sont vraiment réussis et se mélangent très bien au chant de K-Lee.
Déviances a été enregistré au Studio Praxis de Cagnes sur mer, la prod a été confiée à Shain Rafati (Lofofora, Eths) et le résultat est plutôt impressionnant. L’album bénéficie d’un son monstrueux, ce genre de gros son avec des guitares bien grasses très adapté au TRIPOD version 2005.

TRIPOD fait donc un come back réussi avec "Déviances", l’album n’est certes pas parfait mais il a au moins le mérite de montrer un groupe qui ne se repose pas sur ses acquis et qui revient là où on l’attendait le moins.



Rédigé par : wasted | 14/20 | Nb de lectures : 14279