Dan Briggs de BETWEEN THE BURIED AND ME, vient avec Walter Francourt (Sax, flute) et Matt Lynch (Batterie) de nous proposer avec ce "Separate Realities" un bon petit skeud uniquement instrumental et réservé à ceux que le Jazz Fusion ne fait pas fuir à toute jambe.
Eh oui, ici, toute place est faite au plaisir, à la virtuosité et à un style musical particulièrement véloce oscillant entre Jazz...et Brutal Jazz on pourrait dire. Car j'imagine très bien un "True Jazzeux" venir vociférer en maugréant que toute cette histoire est bien jolie...mais que ici, nous ne sont pas en présence de VRAI jazz mais plutôt d'une interprétation faite par des musiciens peu respectueux des codes en vigueur.
C'est peut être vrai finalement, mais en définitive qui s'en soucie réellement hein ? Pas moi, en tout cas et surtout quand la musique est joué avec passion et talent...et qu'elle est vivante.

On va pas tergiverser pendant des heures, ici, tout est dévoué au Jazz...mais dans sa forme la plus Foffolle et la plus énergique. Dés les premières secondes de « Blast Off » on comprend que le groupe maitrise clairement son propos et qu'ils sont venus pour mettre quelques torgnoles rythmiquement complexes, quitte à s'amuser à mélanger les « codes ».
En effet, sans verser dans le changement stylistique, TRIOSCAPES s'amuse à incorporer quelques plans inspirés du metal, des harmonies inquiétantes, des ambiances sombres et peu enjouées . Le ton général est assez lumineux mais assez propice à l'introspection et à réflexion.
Au départ, le groupe semble partir dans toutes les directions, divaguant au fil de leur inspiration du moment. Mais plus les morceaux progressent et plus on découvre que le groupe à eut à cœur d'aborder des thématiques différentes. Les six morceaux sont tous au delà des cinq minutes (et jusqu'à 12 minutes pour « Separate Realities ») et sans trop se prendre la tête à vouloir semer l'auditeur en route, le combo semble faire le tour de qu'il à dire avec ce premier album. Pas de mots en trop, pas de chainons manquants.

Si vous adhérez au premier morceau, il y a fort à parier que l'album passe comme une lettre à la poste. Si le Jazz vous ennuie par contre, cela risque d'être un poil plus compliqué pour vous. Mais l'avantage de cet album, c'est qu'il peut être autant un objet d'études pour tous les apprentis musiciens qu'une œuvre à écouter sans trop se prendre le chou.

L'énergie reste de mise, on note quelques passages à la limite de l'agressivité et des structures qui feront sourire le metalleux "de base" tant les clins d'œils sont évidents. On trouve de la double pédale, un peu de saturation à la basse, de la polyrythmie et des décalages groovy vraiment trippants. On dit souvent « entre nous » que le metal est une musique ouverte...à un tel point qu'elle peut aller picorer dans des basses cour où les poilus sont rares. Mais ces mêmes poilus semblent avoir des entrées dans des lieux jalousement gardés. Sachons profiter de ces musiciens et ne boudons pas leurs expérimentations...particulièrement quand elles sont réussies comme ici.


Rédigé par : Pamalach | 14,5/20 | Nb de lectures : 12214