A n’en pas douter, la famille des bourrins a encore un bel avenir devant elle à en juger par les palanquées de groupes de jeunots plus furieux les uns que les autres qui viennent régulièrement s’encastrer dans la surabondance du brôôôtal, du poilu (un comble lorsque l’on sait que la plupart de ces jeunes zicos sont velus comme des frigos).

Dernière recrue de Rising records, les p’tits Anglais glabres de TRIGGER THE BLOODSHED qui viennent déjà taquiner les muses avec toute l’insouciance insolente de leur âge tendre.
Il faut signaler que les choses sont allées vite, très vite, et sans doute trop vite, pour le groupe de Bristol. Un single en printemps 2008, dont le groupe a recyclé l’artwork et les titres pour « Purgation » et hop vas-y que j’enchaîne sur l’album chez Rising et maintenant un deal à l'international sur l’un des plus gros labels indépendants de métal ; Metal Blade, qui a visiblement été impressionné par la verve et le professionnalisme de nos p’tits Anglais mais qui était, plus probablement, pressé d’étoffer son catalogue deathcore et de trouver un alter-ego européen à JOB FOR A COWBOY.

Alors nous-y voilà, comme son homologue ricain, TRIGGER THE BLOODSHED donne dans un death moderne un peu core sur les bords, il faut bien l’admettre.
Ça tabasse d’un bout à l’autre en plaçant quelques descentes de guitares Nintendo, une nappe de synthé par-ci par-là ; on ajoute un chanteur qui braille dans les mêmes registres que Trevor Strnad (à vos souhaits) de THE BLACK DAHLIA MURDER et on obtient un truc super pro, super violent, plaisant à écouter malgré des titres redondants au possible mais hélas dénué d’âme. Ça joue vite, ça déménage mais le feeling n’a pas le temps de suivre et est visiblement resté aux vestiaires.
TRIGGER THE BLOODSHED se distingue néanmoins par quelques inspirations grind qui lui ont suggéré de composer des titres fugaces d’une durée souvent inférieure à deux minutes.

Enfin le dernier point gênant réside dans le choix d’un mixage mettant très en avant les prouesses d’un ingénieur du son doué pour le bidouillage de batterie qui voudrait nous faire croire que Flo Mounier aurait, ici, trouvé son maître. Nan, sérieux les gars faudrait être sourd comme Beethoven pour ne pas remarquer que c’est d’avantage le trigg que le batteur qui est exceptionnel. Sur certains plans, on croirait presque entendre une boîte à rythme devenue folle, c’est vous dire. Remarquez, c’est peut-être lié au nom même du groupe…

Après ça vous trouverez sans doute que j’ai été dur avec TRIGGER THE BLOODSHED mais je reste partisan d’une pédagogie qui ne conforte pas les ch’tiots dans leurs erreurs.

Plus sérieusement, ça déboîte et il est certain que TRIGGER THE BLOODSHED trouvera son public adepte de deathcore lobotomisé, impersonnel et outrancier. Le prochain album actuellement en chantier sera probablement meilleur à condition de lapider l’ingé-son et le batteur dès qu’ils fricoteront un peu trop ensemble.
A ça mais !


Rédigé par : Tonton | 11/20 | Nb de lectures : 11267