Blood Harvest, voilà un nom de label que tout amateur de death metal se devrait de connaître puisqu’outre le fait d’abriter une cohorte de talibans du death et d’être un farouche défenseur du vinyle, le label suédois peut s’enorgueillir d’être un véritable avion-renifleur lorsqu’il s’agit de dénicher de véritables artisans du death metal mitonné à l’ancienne.

Ainsi, c’est ce même Blood Harvest qui avait offert à leurs compatriotes de TRIBULATION l’opportunité d’un premier EP « Putrid rebirth » en 2006, histoire que le groupe se fasse les crocs en attendant leur premier album. Ce jour est enfin arrivé avec la sortie de « The Horror », à ceci près que c’est le plus suédois des labels singapouriens, j’ai nommé Pulverised records qui a finalement récupéré le bébé, Blood Harvest ayant préféré se rabattre sur une prochaine édition vinylique de l’album.

Comme c’est souvent cas des fougueux étalons de ces écuries, TRIBULATION, qu’on prendra soin de ne pas confondre avec son homonyme suédois crossover, donne dans le passéiste, dans un death metal belliqueux qui a trop longtemps mariné dans le chaudron thrash. Le type même qui fleurissait à la fin des années 80 quand les frontières séparant les genres étaient encore un peu floues.
TRIBULATION se démerde d’ailleurs plutôt pas mal dans son genre. Les compos sont entraînantes, relativement accrocheuses même si elles ne disposent pas d’une once d’originalité et renferment toujours quelques bons gros riffs thrashy trépidants. Les Suédois nous jouent à fond la carte du bon gros death vintage et cradingue avec les vrais bouts de reblochon entre les orteils et quelques ambiances simplistes mais toujours réussies. C’est même fou ce qu’on arrive encore à faire avec quelques riffs plus appuyés, quelques ralentissements de tempos et quelques mesures de piano. Les ficelles sont grosses et pourtant on fonce les yeux fermés tout simplement parce que la grosse demi-heure de ce disque est « rafraîchissante » et nous fait passer un bon moment à des années-lumières de trucs indigestes et capilotractés pour ne pas dire tirés par les cheveux.

La production est cradingue bien comme il faut, la sonorité des instruments pue l’authenticité à pleins naseaux et ça swingue du feu de dieu. En fait, c’est même tellement old school qu’on a du mal à imaginer qu’Adam Zaars, l’un des guitaristes, est également adepte du heavy-moule-burne chez les ENFORCER suédois.

Pas le disque de l’année mais ça fait quand même bigrement du bien de s’envoyer un disque efficace et sans chichi comme celui-ci.


Rédigé par : Tonton | 14,5/20 | Nb de lectures : 11015