La salle du théâtre est pleine à craquer, mais le grand rideau rouge est toujours baissé. L'impatience se comble par une quantité d'alcool prohibé, soigneusement fourni par une mafia bien organisée, absorbé bien à l'abri des regards indiscrets. L'attente est longue, mais on sait que, ce soir, sur la scène de se sombre théâtre de quartier, c'est le retour de TREPALIUM. Ils nous ont laissés il y a de cela deux ans, avec un « H.N.P. » un brin déroutant, clôturant un triptyque sur une note assez sombre. Depuis, on se demande où est passé TREPALIUM, mais l'annonce de son retour a fait le tour et les amateurs du groupe se sont tous donnés rendez-vous pour découvrir, ici même, leur nouvel EP « Voodoo Moonshine ».

Il n'aura pas fallu attendre bien longtemps avant que la première bagarre éclate, mais heureusement un morceau au piano se fait entendre juste à ce moment-là. Le coup de départ que TREPALIUM attend pour ouvrir le grand rideau rouge sang et déballer un « Moonshine Limbo » qui met tout le monde directement dans l'ambiance. Des cuivres, du groove, du jazz, une ambiance qui ferait surgir de son antre ce bon vieux Oogie Boogie lui-même et un TREPALIUM qui fait claquer la baraque. Le groupe, nœuds papillon vissés sous le menton, nous plonge dans une atmosphère fumeuse et mystique où l'on est sûr de croiser le Baron Samedi et de participer à un rituel vaudou. C'est dansant, groovy à mort. On se laisse aller, comme lors d'une transe, à battre le rythme en claquant des doigts. TREPALIUM nous pique à vif, comme une poupée vaudou et fait monter la température de bout en bout à grands coups de riffs alambiqués et de lignes de basse claquantes de tous les diables sur six titres complètement explosifs.

Pour être clair et concis, « Voodoo Moonshine » est une petite perle de metal groovy et jazzy que TREPALIUM s'applique à mettre en pratique pour nous donner la fessée. Le groupe nous fait un retour percutant avec six morceaux terriblement bonnards et déhanchants. On attend vite de les revoir débouler avec un nouvel album aussi bon et dans la droite lignée de cet EP.




Rédigé par : Velvet Kevorkian | 10/10 | Nb de lectures : 12881