TRASH TALK , le groupe dont tous les albums sont des EP, et vice versa. Déjà la cinquième production en 3 ans pour ces Californiens hyperactifs ! Les mauvaises langues diront que la durée totale de leurs 5 EP/albums ne dépasse pas la demi-heure et donc qu’en fait, ce ne sont que de gros branleurs, mais ça, c’est un pléonasme, vu qu’ils sont Californiens.

Infest, Black Army Jacket, années 80, DIY, fastcore, bordel, cheveux, sueur, thrash, hardcore, glauque, malsain, Steve Albini, Californie… Me suffirait presque de secouer un peu tout ça et de formuler quelques phrases et j’aurais réussi la plus facile chronique de ma courte carrière de journaliste pourri à la solde des labels. Manque de bol, TRASH TALK a décidé de se la jouer real punk en s’autoproduisant totalement, je ne pourrai pas réclamer de Porsche ou de jet-ski à un connard en costard-cravate, cette fois-ci. En plus, je me la coule presque douce sous un soleil de plomb et la gueule dans le sable pendant que vous vous les pelez en Sarkozie, je vais donc me sortir les doigts du fion et faire un effort héhéhé. Nous proposant toujours ce cocktail explosif d’anti-mélodie, d’urgence crade et de riffs exécutés en 48/48, les Californiens redéfinissent le fastcore à eux seuls. En ayant accompli la prouesse d’attirer Steve Albini (boss de SubPop pour les ignares mais aussi leader de Shellac pour les incultes) derrière la console, ils réussissent aussi l’exploit de sonner exactement comme un vulgaire groupe des années 80. Irréverencieux au possible, iconoclaste et anticlérical, ce groupe rafraîchissant est un des rares à reproduire sur album le bordel et l’anarchie qu’ils instaurent aussi sur scène. Après, il faut aimer les morceaux de 35 secondes avec un chevelu braillant comme Layne quand on lui pique ses clopes, un bête riff de guitare, une ligne de basse ronflante et un triolet basique à la batterie, mais hey, on n’attire pas des punks à chien avec du caviar ! Et puis, ce groupe a le meilleur logo tous styles confondus avec ce A anarchiste renversé, alors il mérite de toute façon le respect!

Tout nostalgique d’Infest, Black Army Jacket voire du Black Flag des débuts, mais aussi tout adepte de Ceremony ou d’ Internal Affairs plus récemment devrait accrocher à ce nouvel opus de TRASH TALK. Ceux qui espèrent de l’attitude, de la moshpart ou du singalong calibré MTV économiseront quelques euros et iront pourrir en enfer avec Dieu, l’establishment et quelques milliards de connards ! A voir absolument en concert, bande de pervers !


Rédigé par : Candiria-Thon | 14/20 | Nb de lectures : 11067