Ma bonne découverte des vacances de Noël, celle à l'énergie et au groove tels que je n'ai pas pris une calorie durant les grands festivals d'abus gastronomiques et éthanolés que sont les fêtes de fin d'année. Rien que pour ça, merci, j'avais peur de ne pas pouvoir rentrer dans mon jean slim à 150 euros... Les nouveaux prodiges de chez Deathwish (l'écurie de Jacob Bannon) officient dans un hardcore'n roll tirant parfois vers le grind, ultra accrocheur et efficace en diable, et nous font la gracieuse offrande de 5 titres de qualité supérieure.

Trap Them, les nouveaux Stakhanovistes du hardcore? C'est quoi leur slogan chez eux? "Composer plus pour jouer plus"? Car mine de rien c'est leur troisième sortie de l'année. Une démo en début d'année, un premier album, "Sleepwell Deconstructor" deux mois plus tard et ici un EP, "Seance Prime". Mais à quoi carburent-ils? Désolé mais ça force le respect. Et encore, ils balanceraient de la merde, à une telle cadence, je pourrais comprendre, mais non, ils nous arrosent la gueule de disques qui butent. Ou quand quantité rime pour une fois avec qualité, car il y a dans ces 5 titres plus de missiles que dans bien des albums...

Si je devais personnifier la musique de Trap Them, ce serait sans nul doute un boxeur. Mais attention hein! Pas la grosse marmule ultra-protéinée des catégories poids lourds! Plutôt le poids coq, sautillant, hyper agile, teigneux, qui cogne avec une furtivité rageante et qui se permet le luxe de proférer des insanités sur ta soeur entre deux de ses parades. "Seance Prime", ou "Chaos et K.O. en 5 rounds".

Ca commence plutôt pépere avec "The Protest Hour", mise en jambe, round d'observation, deux/trois allers simples pour le trajet Ses Poings -Ta Face, et s'achève par quelques crochets biens sentis. Mine de rien, tu sens que tu vas bien morfler dans ce combat... Dès le deuxième round, le doute n'est plus permis, ce soir c'est soirée dégustation de marrons... Ces riffs punchy, style genre ceux de "Lonewolves" du dernier Converge. Certes le coach n'est jamais très loin derrière, mais le jeune poulain a du caractère à revendre. S'en suit "Citizenihilist", aux rafales de gnons millimétrées. Tiens, ça commence à être la soupe aux dents dans ta bouche... Le temps de s'éponger le front au début du quatrième round, tu crois que le Trap Them commence à calmer le jeu, mais non, c'est toi qui est calmé. Bien sonné, avec les jambes qui chancellent (Comme Jacques? Hu hu, désolé...) et l'oeil qui tourne. Et ce cinquième et dernier round, "Wafers And Wine Of Sandblasts Times"... Mais dis, y'a pas douze rounds normalement? Bah si, mais là, en 1min23 t'es étalé par terre, pas moyen de reprendre... L'enfoiré s'est permis d'enlever ses gants et a décidé de te refaire la gueule à mains nues, à l'ancienne, si rapide que tu n'as plus le force d'esquiver... 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, victoire Trap Them.

Voix hurlée/aboyée à la Modern Life Is War (mais en beaucoup plus brutale), riffs assassins excellemment mis en valeur par la production. Le son de leurs précedents travaux étaient pas mauvais, mais là, on la boucle. Encore une production boombastic de la part du sieur Kurt Ballou en provenance directe du Godcity Studio. Un son qui pète à la gueule comme un pétard Bison VI à la mèche trop courte, à la fois lourd, compact et hyper nerveux. Kurt Ballou, le Timbaland du hardcore?

Un reproche? Bah, c'est trop court, malheureux! J'espère qu'ils vont conserver cette cadence de production et ce niveau olympique proprement indécents qui doivent faire un paquet d'envieux. Histoire d'avoir un double album dans trois semaines...


Rédigé par : Crown_me | 07.5/10 | Nb de lectures : 11098