Aussi nommé And You Will Know Us By The Trail Of Dead dans sa version longue, voici un groupe rock américain formé à Austin au Texas à la fin des années 1990 par Conrad Keely et Jason Reece. Il est l’auteur de cinq albums dont le « fameux » "Source Tags & Codes", un des rares disques à avoir obtenu la note de 10/10 du magazine musical Pitchfork. ( !)

Ces six musiciens dont deux chanteurs se distinguent sur disque par une instrumentation très variée, de nombreux changements de tempo et sur scène par leur aptitude à passer d'un instrument à l'autre. Ils sont aussi connus pour leur attitude à la « The Who » consistant à détruire leurs instruments à la fin de leurs concerts. Ça, ce n’est pas le plus original…

Peu connu en France (!!), Trail of Dead, doté d’un sens de l’ironie percutant, pratique une musique peu conventionnelle, en rupture permanente avec les canons du rock qu’il malmène sans aucun état d’âme et avec un à propos sidérant. Ces 6 là transgressent toutes les lois mais ils le font avec conviction et un art consommé qui frise l’arrogance.

De ce fait et à bien des égards, leur sixième album est une curiosité que tout bon amateur de groupes franc tireur ne peut ignorer. Il explore le Rock dans toutes ses variantes avec un aplomb et une bonne humeur désopilante. Punk, post, noisy, mélodique, symphonique, atmo, pop ou prog, rien ne leur résiste.

L’écoute des 13 titres – dont la durée s’étale de 0.51 à 6.36 – se présente comme une cascade impressions fortes et de perceptions variées, parfois antagonistes mais toujours jouissives. Ce fatras de sonorités et de genres croisés, mêlés sans logique apparente rappelle (sans cloner) ce que font Cedric Bixler-Zavala et Omar Rodriguez-Lopez avec The Mars Volta, la note latino en moins.

Evidemment, cette musique n’est pas forcément accessible ou comprise par tous. (Lire les commentaires sur The Mars Volta). Elle demande une approche voire une culture adaptée ou en tout cas habituée à fréquenter ces rivages peu communs. Et là, je ne jette la honte sur personne ni ne tente de rendre élitiste ce qui ne l’est pas. C’est juste un constat qui concerne toutes ces formations en marge et la scène à la laquelle on les rattache.

Quoi qu’il en soit, le voyage vaut la dépense et le résultat au bout du compte s’avère extrêmement probant. Et plutôt que de vous décrire par le détail l’incroyable richesse de cet opus, je vous le laisse découvrir par vous-mêmes. (Procédé honteux qui veut excuser un manque de temps du kronikeur mais qui dissimule en fait une flemmardise déguisée…)


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 10285