La scène hardcore italienne est sans conteste la plus active en Europe. Si certains groupes restent dans l'ombre, d'autres en revanche jouissent d'une renommée quasi internationale. En l'espace de deux albums (« Watch You Fall » en 2005 et « Vultures » en 2006), To Kill a su s'imposer comme le groupe le plus important d'Italie en matière de hardcore new school.

Troisième opus sorti chez GSR, les Romains ont largement de quoi susciter l'engouement chez les amateurs de hardcore couillu et dynamique. La musique des Italiens baignent incontestablement dans le new school avec des titres bourrés de mosh parts, de riffs assassins et remplie ras la gueule de sing alongs vindicatifs. Rien de bien original, vous allez me dire, nombre de sorties hardcore comportent ce type de combinaison magique alors qu'est-ce qui fait de ce « When Blood Turns Into Stone » un disque plus intéressant que la moyenne ?

Tout d'abord la rage et la furie concentrées dans ce disque. C'est bien simple, la colère dégouline de partout, suintante et contaminatrice. Chacun des titres de cette galette est doté de sa dose de vitamine C. Dès « Abyss », titre d'ouverture on sait immédiatement dans quoi on met les pieds : la vitesse des titres, la virulence des breaks, la sonorité de guitares, tout est fait pour que l'auditeur se lance dans le pit.
Si la rage est presque dopante, on peut également citer l'énergie contenue dans ce « When Blood Turns Into Stone ». Elle est omniprésente d'autant plus que les chansons sont clairement construites autour de cette notion. Très « in your face », la musique des Italiens prend aux tripes et s'inscrit dans une démarche précise et spécifique : faire de « When Blood Turns Into Stone » un CD brutal et entraînant. Pari réussi!

Le disque ne souffre d'aucune faute de goût, de baisse de tension ou d'intensité. Tout au long des 28 minutes qui sont exploitées lors des 11 titres, To Kill pratique sa musique avec passion et conviction. L'ensemble des chansons dispose de son quota de violence, de mosh parts, de sing alongs et autres cris guerriers. Prenez « Kingdom » par exemple qui est pour moi le meilleur titre de cette galette. Tous les paramètres cités ci-dessus y sont présents, le tout parfaitement ajusté et dispatché afin que chaque élément puisse avoir une place égale dans le titre. « Kingdoms » alternent donc 5 parties distinctes, également réparties, et dotées de tous les ingrédients nécessaires à faire jouir le coreux de base : mosh part dévastatrice, couplet hargneux et même une petite mélodie très agréable.
Ne nous focalisons pas uniquement sur « Kingdom » car le reste n'est pas moins bon. Entre « Golem » et ses choeurs de bûcherons teigneux, « Now Or Never » et son intro puissante et « Ruins » qui clôt le disque de la plus belle manière, il y a largement de quoi succomber.

La voix de Mosh est également surpuissante, totalement hystérique et éraillée. Un vraie bombe à retardement dont la rage et la colère peuvent exploser à tout instant. Quant à la production, elle est sublime, les guitares étant métallisées de manière idéale, ni fade, ni faible et contribue à cette impression de virulence continue. La batterie pilonne le tout avec agressivité et Jai sait user de la double pour appuyer certains plans.

Au final, Le hardcore racé et testoteroné des Italiens devrait sans conteste ravir les fans de mosh parts, vocaux terroristes et de musique burnée. « When Blood Turns Into Stone » s'inscrit dans la continuité de ces prédecesseurs et constitue l'un des meilleurs disques de hardcore que j'ai pu écouter en ce premier semestre 2008. To Kill n'a pas volé sa place de chef de file de la scène italienne.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 16/20 | Nb de lectures : 10767