Hasard pittoresque du calendrier, j'ai attaqué mes premières écoutes sérieuses de ce disque à l'annonce de la mort de notre bon vieux Pape Jipi 2. Ce décès tardif m'a inspiré une réflexion amusante, à savoir qu'un parallèle pouvait être fait entre sa sainteté et TO/DIE/FOR pour les raisons suivantes : l'arrivée de chacun d'eux a suscité des espoirs légitimes, leurs débuts dans la profession ont été salués comme il se devait mais leur santé a sérieusement décliné au cours des années et certaines de leurs orientations de "carrière" n'étaient pas des plus judicieuses. Maintenant que le vieux Karol Wotjila est allé rendre visite à son employeur, on se retrouve avec ce groupe sur les bras dont on ne sait plus trop quoi penser.
Ce 4° album (on l'aura deviné) fait suite au miteux "Jaded", véritable étron de gothic-metal qui a fait un vol plané magistral dans mon appartement il y a maintenant deux ans. Que cette bouse repose en paix dans les méandres de mon mépris. Je regrette même d'avoir été trop clément à l'époque dans ma kronik.
S'il ne reste apparemment que le vocaliste Jape Perätalo du line up originel, le style du groupe n'a pas réellement changé. On reste toujours dans la veine habituelle des Finlandais, à savoir un métal mélodique aux accents gothiques sur lequel se pose la voix si particulière de Jape.
Disons le clairement : "IV" n'est pas aussi mauvais que "Jaded" mais le niveau des deux premiers disques est quand même assez loin. Si l'habituelle reprise est originale dans son choix car il s'agit du "New years day" de U2, je trouve pourtant dommage de massacrer un morceau aussi mythique et l'interprétation est vraiment triste et sans intérêt. En bonus-track, elle aurait pu passer mais je ne comprends pas pourquoi le groupe s'obstine à placer ses covers au début du disque, en quatrième position dans le cas présent. Le premier single "Little deaths" est bien peu novateur mais a le mérite d'être assez efficace. Tout ce qu'on demande à un single en fait. On peut retenir quelques autres titres pas vilains comme "Autumn forever", "Fragmented" ou l'atmosphérique "Last breath" qui clôt l'album. On se penchera également sur des titres vraiment moyens comme le semi acoustique "Lies (for fools)" qui pue le HIM à plein nez, "Chaotic me" qui gâche des bons couplets avec un refrain inconsistant ou un "Endlessly" bien trop chargé en synthés.
On se retrouve une fois de plus avec un album très/trop professionnel, comme toujours commercialement bien ficelé par une tête pensante qui semble malheureusement se reposer sur un potentiel presque éteint et on ne peut que déplorer le manque de personnalité de plus en plus flagrant de la musique de TO/DIE/FOR. On ne sent quasiment plus d'émotions, de feeling ou d'innovations dans ce que cette formation nous présente. Espérons qu'ils ne prendront pas autant de temps que le Pape pour s'éteindre...


Rédigé par : Loufi | 10/20 | Nb de lectures : 11114