En cette journée glaciale où je dois me rendre à Reims, la campagne et les arbres blanchis par le froid, voilà l’album idéal à mettre dans le lecteur CD de ma voiture.

To Cast A Shadow nous vient de Norvège et “In memory of” est leur 2ème offrande après “All alone” sorti en 2007, entre-temps la chanteuse Camilla Granlien a laissé sa place à Gunnhild Huser. Le groupe définit sa musique comme du Gothic-doom mélodique, et ne cache pas ses influences que sont Paradise Lost, My Dying Bride ou bien The 3rd and The Mortal pour ne citer que ceux-là. Le mois de février est donc propice au « Doom féminin » avec la sortie également du nouvel Ava Inferi.

Cassons le suspens d’entrée, « In memory of » est une réussite de Doom mélancolique, grâce en partie à sa chanteuse, dont la voix se marie à merveille avec la musique.
« Tormented » ouvre les hostilités avec un chant masculin, un riff bien heavy avant de basculer vers la jolie voix de Gunnhild, mélange de finesse et de puissance très bien accompagnée de guitares très Paradise Lost. On reprochera ce break violent dispensable au milieu du morceau.

« Morose » plus posé et complètement Doom est tout simplement le digne successeur des regrettés The 3rd and The Mortal de par sa guitare sèche, très lancinante, hypnotique, Gunnhild nous fait profiter de sa voix lyrique de toute beauté, voilà un bien bel hommage à leurs compatriotes.
Quand on parle d’hypnotisme, « Oceans apart » en est l’exemple même, au rythme très lent, au chant éthéré complété par des grunts et se terminant par un tempo plus rapide. Malheureusement ce morceau est trop court pour du Doom, dommage car il est vraiment accrocheur. Trop court comme les 1min20s du très mélodique « Betula » sur lequel on retrouve Nell (ex Theatre of Tragedy) qui aurait dû bénéficier d’une mise en valeur un peu plus importante tant sa voix est toujours charmante.

Ce qui pourrait être reproché à To Cast A Shadow, est le risque de perdre l’auditeur par une similitude des morceaux, mais ce n’est pas cas tant ces derniers sont mis en valeur par la voix de Gunnhild (le dark et très beau « Nightfall »), le groupe augmentant même la cadence sur l’entraînant et sublime « Set afire » qui rappelle d’ailleurs dans sa dernière partie, les débuts d’Anneke dans The Gathering. « My misery » renoue avec un riff très gothic-metal et bénéficie du mélange des deux voix, grunts et chant. Enfin les deux dernières pistes nous replongent dans un lyrisme très plaisant au rythme lent.

« In memory of » est vraiment un bon album, qui ravira tous les fans de Gothic-metal, de Doom et de Paradise Lost, à partir du moment où la voix de Gunnhild ne vous déplaît pas. Si c’est le cas par contre, vous risquez de trouver une certaine monotonie sur la longueur.


Rédigé par : Dimmu 77 | 15/20 | Nb de lectures : 12507