TOXOCARA? Un nématode parasite du chien et de l’oeil humain. Un ver qui compte sur la coprophagie des plus vils représentants de notre espèce pour se propager.
TOXOCARA! C’est (aussi) un groupe hollandais, jusqu’alors plutôt confidentiel, dont le Death semble, contre toute attente, susciter un certain VS-buzz. Un groupe qui voit la collaboration de Martijn Moes (aussi guitariste de THE MONOLITH DEATHCULT) et de Michiel van der Plicht, le batteur de PROSTITUTE DISFIGURMENT, combos dont les solides réputations pourraient expliquer cet intérêt subit.
La sortie de “The Great Rebellious”, deuxième album de TOXOCARA, est l’occasion de disséquer ce parasite poisseux qui risque de trouver un large accueil au sein des tympans déjà fragilisés des deatheux de tous poils.

Premier coup de scalpel, première surprise. Pas de tripes, de boyaux, de fluides ni de fèces. La rhétorique de TOXOCARA s’inspire de l’autre grand parasite: l’homme, et particulièrement de la guerre. Loin des habituels poncifs qui jalonnent les livrets des groupes attirés par la métaphore guerrière, les textes sont ici originaux et intelligents, traitant notamment du combat pour la liberté et de la résistance anti-nazi.
Un thème qui marque la musique des Bataves. Pas de bestialité ni d’ambiances suintantes donc, mais une énergie brute, puissante et précise comme le staccato d’une mitraillette Thomson. TOXOCARA défouraille un Death rythmé et efficace basé sur des rythmiques linéaires, mélodiques et hyper entraînantes qui rappellent BOLT THROWER, un autre guérillero mercenaire du genre. Cette ambiance épique et assez “Old School” est contrebalancée par des riffs plombés et groovy soutenus de temps à autres par des samples et des nappes de clavier. Fort heureusement, on est loin des bruitages systématiques tout droit tirés d’un Rambo ou d’un quelconque autre maître de guerre vieillissant. Le dosage est très subtil (comprendre: discret) et complète l’atmosphère de rage primale sans la dénaturer.
Un giclée d’eau distillée afin d’y voir plus clair dans ce carnage sanguinolent, et l’on constate que, malgré la qualité et la compacité de “The Great Rebellious”, malgré la production massive, aussi implacable qu’une mine à fragmentation, l’ennui peut tout de même attendre l’auditeur en embuscade. La faute à cette linéarité, justement, et l’on se surprend à dresser l’oreille ponctuellement, tiré du ronronnement par un riff plus accrocheur que les autres. Un “détail” qui ne fera pas oublier l’essentiel. “The Great Rebellious” ne fait pas dans la finesse, il secoue l’échine comme un âne en rut.

Aussi désagréable que soit l’avatar de ce groupe, TOXOCARA a de l’avenir dans le royaume du chaos qu’est la scène Death actuelle. Nul doute que leur IIIe croisade saura les mener... jusqu’à la victoire et plus encore.


Rédigé par : La Myxine | 15/20 | Nb de lectures : 11463