Dans certaines ethnies, la transmission du savoir se fait encore par voie orale. Depuis des siècles, voire des millénaires, toute l’Histoire et la Connaissance de ces petits groupes d’humains sont transmises aux jeunes générations par la parole, indépendamment de tous les moyens de communication modernes dont nous sommes les esclaves. Bon, je vous dis ça, mais ne débranchez pas votre PC tout de suite, Greg n’a pas encore fini de payer les traites des jantes 22 pouces de sa R18 Turbo VS ! C’est moi qui vais devoir casquer, et le volant moumoute en poil de foune de Yak pucelle m’a déjà mis sur la paille… Bref.

Dans le métal, nous avons un peu le même fonctionnement, avec les grands frères initiant les pitits frères à la misique Sacrée de leurs groupes favoris (ou l’inverse : dans mon cas, j’ai vainement tenté de convertir le mien à W.A.S.P. alors que ce petit con, avec trois ans de moins, m’a mis la gueule dans MORBID ANGEL et que je n’en suis plus vraiment ressorti depuis… mais c’est une autre histoire…) Une des conditions nécessaires au bon fonctionnement de ce mode de transmission est cependant que les aînés aient de la matière d’origine à faire écouter aux jeunes générations. Imaginez qu’un bombardement de rayons électronucléaires détruise tous les vinyles et rende les CDs illisibles… Comment c’est qu’on ferait, hein !? La plupart des fondateurs sont encore en vie me direz-vous, mais la plupart n’est également plus en état de reproduire avec fidélité le son, la fureur, l’énergie de leurs premières réalisations, un élément indissociable du thrash, si nous prenons cet exemple.

C’est là qu’intervient TOXIC HOLOCAUST. Comme MUNICIPAL WASTE mais dans un registre moins crossover, le groupe ou plus justement Joël Grind, seul maître à bord, revisite à la note près le thrash du début des années 80, celui des METALLICA, SLAYER, SODOM, voire VENOM, avec une touche de punk/hardcore et de MOTÖRHEAD. Moins rapide que MUNICIPAL WASTE, un poil plus gras, TOXIC HOLOCAUST fait partie de ceux grâce à qui le thrash originel survivra. L’apocalypse peut bien nous tomber sur le coin de la tronche, le petit Joël a tout dans sa tête ! Si l’époque des « Kill’Em All », « Show No Mercy », « In The Sign Of Evil » vous manque, vous prendrez assurément votre pied avec ce troisième album au nom aussi caractéristique (cliché ?) que sa musique. « An Overdose Of Death », si c’est pas mignon ça ! Avec son logo lui aussi symbole de toute une époque rappelant celui des ANTHRAX et autres HIRAX, sa pochette au dessin grossier et aux couleurs flashy et sa prod bien épaisse, c’est à un trip bien jouissif que vous invite TOXIC HOLOCAUST !

Comme toujours avec ce type d’album où les influences sont si présentes et qui plus est revendiquées, on n’échappe pas à quelques longueurs, ici dans le deuxième tiers, mais l’essentiel est ailleurs. La vocation de « An Overdose Of Death » est avant tout le divertissement, le plaisir, l’hommage aux pionniers. On ne doit pas le comparer à des disques vieux de plus de vingt ans devenus intouchables, quels que soient leurs défauts, mais le prendre comme un abécédaire du thrash old-school totalement épuré de tout élément moderne et s’éclater un bon coup, se taper un bon vieux headbanging en sautillant comme un connard dans le salon, et ne pas oublier d’avoir le beaume Kamol et le téléphone à portée de main au cas où quelque chose se coincerait, on ne sait jamais…

"We are as one as we all are the same
fighting for one cause
Leather and metal are our uniforms
protecting what we are
Joining together to take on the world
with our heavy metal
Spreading the message to everyone here
Come let yourself go"


Rédigé par : Dungorpat | 14/20 | Nb de lectures : 12105