Voilà une kronik que je repousse depuis des lustres. Pas parce que je n’ai pas apprécié la musique des Australiens de TOURETTES SYNDROME… bien au contraire même. Mais que voilà un album difficile à aborder, à décrire surtout ! Un disque comme "Sicksense" se vit, se ressent, mais s’explique difficilement.
Bon, tentons tout de même d’en parler un peu… TOURETTES SYNDROME, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore (ce qui me paraît difficile vu le buzz autour du groupe depuis quelques mois), est donc un groupe australien mené par une chanteuse, la charismatique Michele Madden.

A l’écoute des premiers titres de "Sicksense", il peut paraître difficile de croire qu’on a affaire ici à une chanteuse. Cette voix grave et gutturale sur "Good morning" est pourtant bien celle de Michele. Mais de quelle substance a-t-elle abusé avant d’enregistrer ses voix ? Voilà un chant gonflé à la testostérone que bien des mâles doivent lui envier. Ne nous arrêtons pas à ça, car le groupe est bien loin de se limiter à ce détail. Ce chant si particulier, féroce, sauvage, mais sensuel à la fois, n’est pas le seul intérêt de TOURETTES SYNDROME. Que serait-il en effet sans cette musique lourde et torturée, une espèce de rock métal cradingue à souhait, sorte de croisement improbable de MARYLIN MANSON (en moins "artificiel", moins électronique), de TOOL, voire d’ENTOMBED pour les touches death… bref, d’un truc parfois très heavy et gras, qui peut devenir tout simplement un rock lourd quelques titres plus tard ("RFS", "Rail")… pour repartir de plus belle sur un death-thrash des familles : jetez une oreille sur le morceau "Circus" pour vous faire une idée, le contraste avec les titres les plus accessibles de "Sicksense" est assez saisissant.

Difficile de s’ennuyer, donc, à l’écoute de cet album. Les ambiances changent sans cesse, les plans originaux enchaînent le plus souvent sur des mélodies relativement simples, mais servies par un son gras et puissant comme on l’aime, chez nous, au pays des métalleux…

Il est évident que ce disque (et ce groupe) ne peut laisser indifférent. L’écoute d’un tel album est en fait assez physique, et demande une certaine énergie à quiconque tente de l’appréhender.
Intense, envoûtant, rugueux, original… trouvez lui les qualificatifs que vous voulez ! La meilleure façon de s’en faire une idée, c’est encore de jeter une oreille dessus… au risque de se prendre une petite calotte.


Rédigé par : Sentenced | 15/20 | Nb de lectures : 13724