Total Fucking Grind !
Rich Hoak est de retour avec un nouvel album de son projet parallèle, plus de 2 ans après 'Peace, Love, and Total Fucking Destruction'. Et il n’est pas content !
'Hater' démarre fort et vite, sans intro, sans temps morts. A tel point qu’on croirait presque entendre un Brutal Truth colérique et mélodique. Normal ? Oui et non, car TFD reste TFD, et les riffs, beuglements et structures sont plus que jamais dans la plus pure tradition du groupe.
Mais avec une sorte de retour aux sources, recentrée sur la violence, celle qui te lamine les tympans avec des morceaux courts, directs, percutants et sans détour.

27 titres, 27 minutes. 'Hater' est un condensé de ce que Total Fucking Destruction fait de mieux : du Grindcore abrasif, roots et Punk, avec des lambeaux de Hardcore et Crust. Mais pas trop, juste ce qu’il faut pour foutre les suiveurs à l’amende. L’impulsivité et la furie Grind chères à Rich ont ainsi engendrées une ogive violente et jouissive.
Exit les semblants d’expérimentations bordéliques, exit les innovations stylistiques, 'Hater' est la version Punk/Power/Crust d’un mélange "Brutal Truth / Napalm Death / Motörhead" sous amphèt’. Rich s’en donne à cœur joie, martyrisant ses fûts avec envie, enchaînant les blasts avec frénésie, mais bien entendu toujours avec beaucoup de variété dans les rythmes. Le Total Fucking Destruction 2011 est donc clairement ancré dans une dynamique brutale et énervée.
Mais également ...

Total Fucking Punk !
Et oui, en dépit d’une rage musicale et d’une explosion de blast en hausse, le feeling Punk ‘N Roll qui colorait les précédentes rondelles du groupe est bien toujours présent ! Matérialisé avant tout par quelques riffs ultra-catchy et vraiment plaisants, ils colorent terriblement les titres et portent l’identité du groupe. Parfois Grind, et souvent métissés, les morceaux proposent et reflètent les influences ou inspirations très diversifiées du trio, tapant autant dans le (Hard)Rock, le Thrash, le Punk, le Stoner, et le Crust.

Quelques minis solos tapent l’incruste par moments, complétés par des riffs un peu mélodiques ou purement Rock, mais toujours avec cet aspect crasseux et très old-school. Ce métissage peu conventionnel, en cohésion avec les précédents albums, apporte une fraîcheur incontestable à 'Hater'. Marque de fabrique de Rich et ses comparses, le Grind dégueulé par TFD reste toujours aussi Punk et DIY. L’urgence et l’impulsivité étant parfaitement rehaussées par une liberté et une insouciance musicale réussie.
Et toujours surplombée par une...

Total Fucking Rage !
'Hater' porte bien son nom et revient à des préoccupations beaucoup plus vindicatives et engagées. "Human is the bastard!", se plaît à gueuler notre bon vieux Rich. Et, parfaitement illustré par la pochette délirante et revendicative, nous livre sa vision nihiliste d’un monde futur gangréné par le néant et le non-sens de l’être humain.
Mais, toujours avec beaucoup d’ironie, et un soupçon d’auto-dérision et de moqueries, façon de mieux mettre en exergue les abjections et incohérences de l’humanité.
Bien que musicalement, ce sont surtout la colère et la hargne qui transpirent de 'Hater'. Et toujours parfaitement véhiculés par les cris écorchés et rageurs du duo Hoak/O’Hare.
Bref, TFD est, avant tout, et plus que jamais...

Total Fucking Good !
Total Fucking Destruction n’innove pas, mais séduit une fois de plus.
Total Fucking Destruction revient à l’essentiel, sans délaisser ses acquis et ses atouts.
Total Fucking Destruction s’est recentré sur ce qu’il sait faire de mieux. Du Grindcore à la Total Fucking Destruction : râpeux, énergique, varié, Punk/Rock/Crust, Underground, passionné et radical. Et si cela entraîne une baisse de l’innovation ou de l’expérimentation, l’inexorable énergie communicative de Rick achèvera de vous mettre à terre.


Rédigé par : ..::Ju::.. | Total Fucking Addict !/ | Nb de lectures : 14240