TOTAL ANNIHILATION - 84 (Firefield) - 11/06/2012 @ 08h06
Il y a quelques mois j'avais chroniqué un groupe répondant au nom de Annihilationmancer. Aujourd'hui, je vous propose Total Annihilation... si ce n'est des noms un peu similaires, et pour les deux une appartenance -au sens large- au style thrash metal, ces 2 groupes n'ont pas grand-chose d'autre en commun. Formation suisse ayant vu le jour en 2006, T.A. a sorti son premier album intitulé «84» l'année dernière (un 2ème album est apparemment déjà disponible...), qui faisait suite à une démo éponyme publiée en 2008. En terme de thrash, la Suisse a quelques bons représentants, comme Hotroad, Braindead, Battalion et bien sûr Coroner, c'est pourquoi j'attendais d'être agréablement surpris en découvrant Total Annihilation.

Malheureusement, et assez rapidement l'expectation passée, c'est un peu la déception qui a pointé le bout de son nez. Pas non plus au point de dire que Total Annihilation soit un groupe médiocre et inintéressant, et que cet album est une pure bouse. En fait, la pochette de cet opus est déjà un peu révélatrice. On comprend le message qui est énoncé, de vouloir montrer ses hommes (influents et puissants) en costard-cravate souriants et dominants une foule qui se précipite dans les profondeurs terrestres, suite notamment aux déroulements de nombreuses catastrophes plus ou moins provoquées par l'humain (problèmes nucléaires, attentats...). D'ailleurs, sans parler d'un full-length entièrement conceptuel, la représentation de la pochette est tout de même bien développée dans les paroles de l'album, dont le sobriquet «84» n'est pas étranger au roman «1984» de George Orwell. Pas difficile donc de voir le sérieux du groupe dans son propos, mais la manière dont c'est affichée fait un peu amateur (OK c'est un dessin...) et kitsch.

D'un point de vue strictement musical, «84» est le meilleur témoin d'un groupe qui débute et qui essaie de bien faire. Sauf que sur certains points, il se plante un petit peu et n'a pas toujours des arguments favorables avec lui. Prenons à part le chant. Je ne vais pas blâmer Daniel Altwegg, d'abord parce qu'il est jeune et la manière dont sonne son timbre de voix, il n'y peut pas grand-chose. Malheureusement, et sur toute la durée de l'album, on croirait entendre un gus de 45 ans qui a trop tiré sur ses cordes vocales. Le chant de Altwegg est rêche, linéaire, un peu 'usé', et parfois au bord de la rupture. Sa voix est cependant assez grave et agressive, ce qui ne dénature pas l'aspect direct et brutal de la musique du groupe (qui par moments fait ressortir des influences hardcore ou carrément death metal). Bien sûr, le thrash aujourd'hui est très stéréotypé et prévisible, il suffit d'écouter le premier titre, «Big, Fat Lying, Bastards» pour s'en apercevoir. Introduction pesante qui monte en puissance, couplets et refrain qui tabassent, coupure de plus d'1min30 qui à mon goût est trop longue et maladroitement développée (où sont les soli ?), et reprise du refrain à la fin. Alors oui, c'est plutôt efficace (enfin, c'est pas pour m'acharner, mais le chant est un peu un frein à l'écoute), mais ça fait penser à s'y méprendre à du Slayer sur les riffs, et la batterie donne dans le tout droit, avec la caisse claire en surchauffe et une double pédales maltraitée. Le titre éponyme résonne ensuite et reprend le même schéma musical : à peu près la même intro, le duo caisse claire/double pédales usé jusqu'à la moelle (surtout pour le refrain), et une nouvelle cassure après 3min00, qui méritait aussi d'être plus concise. Un peu plus loin, on peut noter que «Atomic Suicide» utilise les mêmes gimmicks et est construit à peu de chose près à l'identique (on notera juste que les guitares forment un véritable et puissant bloc sonore lors du break habituel).

Par ailleurs, je crois que c'est la première fois que j'écoute un album de thrash sans un seul solo de guitare. Il y en a bien un mini sur «Social Distorsion» (hommage au groupe du même nom ?), mais vu le résultat, ils étaient vraiment pas obligé de le mettre... Choix délibéré ? Incapacité à en faire ? Je ne choisirai aucune option, mais si les riffs sont la plupart bien exécutés et cinglants, tout le reste de la panoplie du guitariste est inexistant. C'est pourquoi la grande majorité des titres à droit à son break durant lequel, bah, il se passe pas grand-chose, pas de solo, pas d'harmonies, et c'est comme ça qu'on se retrouve avec des passages chiants, comme la fin de «Terror», de plus en plus lente et très dispensable.

Sur les 8 titres de l'opus, 3 sont clairement dans une veine thrash/punk/hardcore, il s'agit des 3 morceaux les plus courts de l'album (pas plus de 3min30). Des moments intensifs, bas du front, ultra banal («Circle Mosh» est très moyen), et plutôt fun, comme c'est le cas de «Thrash metal und Dosenbier», la conclusion en allemand de l'album, sans finesse, mais dans l'allégresse, que ne renierait pas Tankard ! Total Annihilation varie les plaisirs, comme lorsqu'il nous sert des morceaux plus heavy et moins brut de décoffrage, comme l'appréciable «Monster» et l'inéquitable «Terror», pas trop mal sur sa première moitié, mais pas terrible du tout sur la seconde !

Alors une fois que l'on s'est habitué au chant, qu'on se dit aussi que c'est seulement le premier album du groupe, et qu'on note qu'il y a quand même quelques passages efficaces et de bons riffs, nous dirons que T.A. est loin de sortir un album énorme, mais il n'est pas non plus un groupe promis à disparaître aussi vite qu'il est apparu.




Rédigé par : gardian666 | 11/20 | Nb de lectures : 11689




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