Avec un patronyme de même qu’un style musical initiés par SIX FEET UNDER, il ne manquait plus grand chose aux Finlandais de TORTURE KILLER pour compléter leur panoplie de parfait ersatz. A commencer peut être par une signature sur le même label. Et puis voilà que fin novembre, TORTURE KILLER annonce dans un communiqué que son nouveau chanteur n’était autre que Chris Barnes. Inutile de préciser qu’une nouvelle pareille avait de quoi susciter la perplexité la plus totale. Devant le succès de plus en plus relatif de ses derniers albums, le père Barnes aurait-il envisagé une reconversion quelconque ? Quel pouvait bien être l’intérêt de se retrouver avec deux groupes quasi identiques menés par le même chanteur ? Y avait-il une chance pour que cette expérience soit profitable à l’un des groupes à défaut aux deux ? Autant de questions sans l’ombre d’une réponse jusqu’à l’arrivée de « Swarm ! » mais la perspective de se traîner deux boulets au lieu d’un seul avait de quoi refroidir.

Se pourrait-il seulement, que par le plus grand des hasards, cette expérience agisse comme une sorte de catalyseur et galvanise tout ce petit monde ? Hé bien, c’est un peu ce qui traverse l’esprit dès le début de « Swarm ! » l’instrumental couillu et accrocheur qui donne son titre à ce deuxième album de TORTURE KILLER. Et lorsque Barnes entre dans la danse sur « Forever dead », on se dit que les p’tits nouveaux pourraient bien supplanter les anciens.

Barnes qui a visiblement décidé de garder ses gargarismes pour SIX FEET UNDER prête ses profonds growls sans en faire des tonnes. Toutefois, il semblerait bien que notre bon vieux Chris ait eu recours à un harmoniseur sur un titre comme « A Funeral for the masses » tant son chant paraît peu naturel sur les refrains. Il faut dire que c’est Barnes lui-même qui s’est chargé de la production de cette galette sans trop mettre son chant en avant comme il en avait la fameuse tendance depuis déjà quelques albums.

Le reste du groupe semble bien tenir la route avec quelques harmonies ou quelques riffs bien sympas et l’illusion persiste jusqu’à la seconde moitié de l’album. Hélas, au bout d’un gros quart d’heure, TORTURE KILLER sombre peu à peu dans les écueils d’un death métal mid-tempo pantouflard qui fini par devenir lassant à la longue.

Inutile de remuer le couteau dans la plaie en précisant que ce disque reste néanmoins supérieur au dernier SIX FEET UNDER en date mais c’est pourtant un investissement que je ne recommanderais qu’aux fans inconditionnels du ‘sieur Barnes, une espèce d’aficionados qui pourrait bien se retrouver en voix d’extinction à la longue…



Rédigé par : Tonton | 10,5/20 | Nb de lectures : 14436