Croyez le ou pas mais Torment n’est pas un nouveau venu sur la scène, le groupe vient de fêter, tenez vous bien, ses vingt printemps. Et oui, ce groupe allemand contemporain en son temps de groupes devenus cultes n’a jamais vraiment explosé hors des frontières de son pays si ce n’est auprès d’inconditionnels thrashers restés bloqués dans les années 80’s et refusant tout autre forme d’agression sonore, quelle soit black ou death.
Torment c’est donc du Thrash’n’roll, une sorte de Motorhead dopé au ampeth, en quelque sorte l’enfant illégitime qu’aurait eu la bande à Lemmy avec un gang de thrashers. Comme Motorhead, Torment nous balance une basse très présente en plein dans la gueule et possède un chanteur à la voix usée par le jack daniels, le mimétisme avec Lemmy est d’ailleurs impressionnant sur les titres les plus rock n roll. Des chansons à la structure simple (basique) mais efficace, un rythme frénétique qui ferait sautiller un cul de jatte, une voix bien éraillée, bref une association qui a fait ses preuves et qui fait mal aux esgourdes !
Torment n’est guère novateur mais diablement persévérant. Saluons donc la persévérance d’un groupe qui a su rester fidèle à sa ligne de conduite, du bout des tiags jusqu'à la cartouchière. Car qui dit cartouchière dit poudre, et Torment la fait parler tout au long de ces dix sept titres qui dépotent sévère. Comme le suggère la pochette, les sujets abordés sont divers et variés : la guerre et la violence « state of war » le cul « porn casting » ou les deux à la fois histoire de gagner du temps « bestial sex ». Il y a même le morceau romantique « woman », faussement doux au début, sur lequel vous pourrez crier avec le chanteur « woman I hate you » ou un délicieux « Fuck you » si d’aventure, pour une raison quelconque, la demoiselle de votre cœur franchit la ligne étroite séparant l’amour de la haine.
Tormentation peut être défini comme une grosse dose d’énergie sans prétention. Mais le terrain de jeu du groupe est avant tout la scène ou moults effets pyrotechniques côtoient l’utilisation de tronçonneuse et de danseuses fesses dénudées et seins en avant. Bref, une orgie métallique comme il se doit ! Quand un groupe de old school en arrive à tronçonner une guitare sur scène moi je dis que si on leur met un synthé devant les yeux ils sortent carrément la bombe atomique. De ce fait le terme évolution stylistique sera pris ici comme une offense. A l’inverse des groupes de prog Torment serait à classer dans le genre « régressif » mais sans connotation péjorative car Torment c’est avant tout du fun et qu’à la longue on rentre avec eux dans le délire. Au milieu de l’album, quand vous ne vous souviendrez plus combien de titres vous avez écoutez et combien il en reste il sera trop tard. Il est en effet surprenant de voir que le groupe repompe plus d’une fois en fin d’album des riffs présents au début. Et je ne parle même pas de la batterie qui, comment dire, varie très peu. Mais à quoi bon rouspéter puisque seule compte l’envie de faire la fête. Je rappelle qu’il s’agit ici d’une fête d’anniversaire, donc on invite une copine : Sabina Classen d’Holy moses qui vient pousser la gueulante sur « please don’t touch ».
Finalement assez sympathique cet album anniversaire est plaisant à écouter, plus dans la voiture le matin en allant bosser que le soir en rentrant. Le groupe fait en tout cas bien les choses puisque la première édition sera accompagnée d’un cd bonus rempli de cadeaux avec démos, EP et clips live inclus. Rendez vous dans 20 ans pour la suite, et je parie qu’il n’y aura toujours pas de synthés (sauf en morceau ou en flammes, bien entendu).



Rédigé par : Dark Tranquilou | 13/20 | Nb de lectures : 11538