Après un premier album éponyme paru en 2005 qui a fait grand bruit, les Floridiens de Torche (avec des ex Floor et Cavity) s'étaient faits relativement discret niveau sortie, ce qui ne les a pas empêchés d'arpenter les USA et l'Europe sans relâche puisque le groupe enchaîna les tournées. Et puis en 2007 la bande à Steve Brooks signait son retour avec un EP, "In Return", et nous montrer que le groupe était bien en vie. Et en 2008 il est plus que jamais, puisqu'après l'annonce de leur signature sur le label Hydra Head (rien d'étonnant d'ailleurs), la sortie du deuxième album était déjà planifiée pour le début d'année. A mon grand étonnement, tout c'est accéléré en quelques mois.

Torche reprend la même recette que sur le premier album, quoique je trouve ce "Meanderthal" plus Rock, une musique toujours aussi personnelle que l'on ne serait pas vraiment rapproché de tel ou tel groupe. Stoner/Pop? Sludge/Pop? Ouais, il y a un peu de tout ça dans ses morceaux très courts toujours aussi heavy et qui dépassent rarement les 2min30 (exceptions faite sur 4 titres), où les riffs sont monolithiques et forment un gros bloc souvent fissuré par des mélodies entraînantes et quelques solos bien psychés. Le groupe alterne les titres plus rock et catchy avec des petits brûlots énergiques à souhait où la batterie mène le tempo ou encore d'autres plus mid-tempo où la pesanteur des guitares prend place petit à petit.
Si les Américians excèlent dans ce format court, les titres plus longs (pour eux) sont assez réussis, j'en veux pour preuve "Fat Waves" et "Amnesian", où le travail de chaque guitare est bien distinct, apportant un peu plus de richesse, de même que les longues plages psychédéliques où l'on décolle vers une autre planète.
Difficile de sortir un titre plus qu'un autre tant l'album est homogène, mais j'ai quand même bien un petit faible pour "Healer" où l'ambiance se fait un peu plus grave et le chant assez prenant.
Parlons-en du chant de Steve Brooks, il n'a pas changé non plus, certes un peu plus présent, mais toujours très sucré et pop. Après on aime ou pas, en ce qui me concerne, je le trouve envoûtant et il apporte son lot d'émotions.

Un petit mot sur la production signée Kurt Ballou (décidément ce gars a la cote en ce moment), puissante, aérée (chaque instrument à sa place) où les guitares sont quand même moins lourdes qu'auparavant.
A noter un super artwork tout en couleur qui se déplie où l'on aperçoit une multitude de personnages ressemblant plus ou moins aux membres du groupe, qui est l'oeuvre de Aaron Turner.
Sans proposer de nouveautés, Torche livre un deuxième album fort réussi, qui passe tout seul de par sa fraîcheur et en fait une sortie idéale en cette période estivale.


Rédigé par : Arnaud | 15,5/20 | Nb de lectures : 11619