TORCHBEARER - Death Meditations (Vic/La Baleine) - 25/03/2011 @ 08h39
Grande nouvelle : pour une fois, UNE fois, la fiche promo a raison quand elle utilise des superlatifs. Avec ce troisième album de TORCHBEARER, on a droit à du « l’album le plus intense : hautement énergique, du black/death mélodique à fond, la vitesse moyenne de cet album est extrêmement haute, mais il y a aussi pas mal de parties plus mid-tempo et atmosphériques avec des guitares lead mélodiques ». Et vous savez quoi : c’est tout à fait vrai ! Eh oui !
Revenons d’abord sur l’identité du groupe qu’est TORCHBEARER, pas très connu malgré le pedigree du line-up qui tourne autour des groupes de Christian Älvestam (ex-SCAR SYMMETRY, ex-UNMOORED, MISERATION, SOLUTION.45, THE FEW AGAINST MANY), ici guitariste et auteur de quelques growls (forcément, il n’a pas pu s’en empêcher). Il est ici accompagné de Pär Johansson (SATARIEL, THE FEW AGAINST MANY) au chant, Patrik Gardberg (SOLUTION.45, THE FEW AGAINST MANY) à la guitare, Thomas Johansson (UNMOORED) à la basse et Rolf Pilve (SOLUTION.45, MISERATION) à la batterie. Bref, TORCHBEARER est encore un groupe « de la fratrie Christian Älvestam » mais n’est pas né de la dernière pluie pour autant, le groupe existe depuis 2003 et a déjà sorti deux albums, Yersinia Pestis (2004) et Warnaments (2006), respectivement chez Metal Blade et Regain. C’est Vic qui se charge de sortir le troisième album du groupe, Death Meditations, prévu depuis presque deux ans et initialement sous le nom Dying Codex. L’attente a été longue mais les musiciens ont, c’est sûr, dû bien bosser pour sortir un album pareil…
Sur Death Meditations, on sent avoir affaire à des musiciens qui se lâchent, qui ont décidé de balancer tout leur talent en 44 minutes (surtout le guitariste lead, Patrik Gardberg). Après un Yersinia Pestis qui était une sorte de mélange entre du DARK TRANQUILLITY, du HYPOCRISY et du Black mélodique, le groupe avait choisi une voie mélodeath Gothenburg plus « traditionnelle » sur Warnaments, rendue plus épique par un concept sur les guerres navales. Death Meditations est dans la lignée de Warnaments, mais le côté « épique » est ici poussé à son paroxysme. Plus heavy, plus speed, et à la fois plus mélodique, Death Meditations colle bien au concept « bataille navale » voulu par le groupe, même si le propos est ici tourné vers la philosophie de vie des samouraïs. Si en écoutant des groupes comme ALESTORM et SWASHBUCKLE, on a l’impression d’avoir affaire à des pirates qui font la fête dans la cale avec le butin et du whisky, avec TORCHBEARER on est plus en face de pirates armés jusqu’aux dents qui foncent à l’abordage à toute berzingue sous la pluie battante.
Le mélodeath épique de TORCHBEARER sur Death Meditations fait très vite mouche. Ça pète de partout avec des leads et solos dans tous les sens, et une batterie sous-mixée qui blaste les 95% du temps, mais qu’est-ce que c’est bon ! Après une intro ("Portals") qui pose l’ambiance, le groupe enchaîne deux hits que sont "The Momentum" et "Coffin-Shaped Heart", qui laissent la part belle aux leads mélodiques très prenants et aux passages speed du plus bel effet, tout en plaçant des montées épiques à couper le souffle. Epique est le mot tout trouvé pour qualifier le sublime titre atmosphérique qu’est "At Takao River", tout simplement magnifique avec ses passages Heavy-mélodique qui font voyager comme jamais. Le reste de l’album s’avère bien dosé comme il faut, avec un "Severings" pied au plancher qui démonte sec, "Death Meditations" et "Penumbra" qui nous présentent des riffs incisifs bien sentis et des mélodies bien placées, "Dying Codex" quasi-Black avec un départ qui dépote. Le tout est bien sûr parsemé de leads et solos omniprésents (les zicos sont vraiment à fond dedans, donnant un côté quasi Heavy/Power à l’album, sans tomber dans la branlette de manche pour autant), et qui se retrouvent à leur firmament sur le morceau de clôture, "The Aphotic Depths", assez dingue et impressionnant, avec un petit côté sympho qui fait son effet et une fin plus atmosphérique qui termine l’album en beauté. Waouh !
Le côté HYPOCRISY qu’on pouvait retrouver sur les précédents efforts a ici disparu (sauf sur "Coffin-Shaped Heart" peut-être) et le style de TORCHBEARER devient nettement plus personnel, et ce sont bien les leads épiques à foison qui font toute la différence. Mais pas seulement : l’ambiance guerrière est ici parfaitement retranscrite, les riffs percutants qui pulsent se trouvent en bonne place ("The Momentum", "Severings" assez rentre-dedans, "Death Meditations" très entraînant, "Dying Codex" plus tranchant), et le chant arraché de Pär Johansson est très accrocheur par moments ("Severings", "Death Meditations"), bien plus que sur les deux précédents albums. Et les interventions rauques de son collègue Christian fonctionnent toujours à merveille ("The Momentum", "Penumbra") surtout quand il double Pär ("Dying Codex"), l’harmonie des chants est donc parfaite. Le groupe se permet aussi quelques incursions plus originales, comme "At Takao River" très en marge du reste mais à l’ambiance inoubliable, ou encore les claviers vintage de "Penumbra" assez surprenants. Le tout forme une sorte de « Battle Metal » assez jubilatoire et salvateur (mais rien à voir avec TURISAS pour autant).
Bon il faut quand même avouer que la surenchère mélodique, qui rend certes Death Meditations jouissif, ne le rend pas très accessible (il s’avère très dense et donc indigeste au premier abord. Le mixage est assez chaotique également, mettant les leads bien en avant et la batterie loin derrière). Les zicos se lâchent et en font peut-être un peu trop par moments, toutes les mélodies ne fonctionnant pas (celle de "Death Meditations" est un peu facile par exemple). Mais quand même ! Death Meditations est un album qui tue, épique jusqu’au bout des ongles, souvent génial, même si au fond il n’a pas grande originalité (hormis l’ambiance assez salvatrice). Il faut rentrer dans le trip du groupe, et si on est mordu de performances guitaristiques lead c’est un vrai bonheur. Christian déclare dans la fiche promo que pour lui, « Death Meditations est l’expérience ultime de TORCHBEARER – jusqu’ici ! ». S’ils réussissent à aller plus loin, va falloir s’accrocher ! Peut-être pas un album ultime, mais un excellent album ça ne fait aucun doute, un « manifeste » de musiciens doués qui n’hésitent pas à montrer ce qu’ils ont dans le calbute.
Ca me fait penser à plein de trucs de black death sans être un clone pour autant.
Et oui, ya une scarée pêche dans tout ça.
Dommage que la batterie soit reléguée au second plan avec des parties par hyper folichonnes.
NightSoul Membre enregistré
Posté le: 25/03/2011 à 15h22 - (92465)
Je vais me plagier en redisant ce que j'ai dit ailleurs il y a très peu
"Autant la prod' "Michael Bay-like" m'irrite un peu, surtout à la batterie, autant ça envoie du lourd avec des morceaux tout de même très varié !
Juste, le batteur est en mode Full-Auto régulièrement et, par moments, ça gave ! Surtout que j'aurai juré que c'était une BAR qui jouait... C'est dire le degré de feeling et de subtilité du mec et le dynamisme de la batterie. De toute façon, tous les projets de Alvestam ont ce même défaut donc bon, on est prévenu surtout que ça m'a pas empêché d'apprécier The Few Against Many et les Miseration (et surtout pas Solution 45 ! Arrgh atroce !!!!! )
A côté, les riffs envoient du lourd parfois à la limite du bordellique comme sur Severings mais bon, respect pour les mélodies chiadées et un certain travaille sur la variété des ambiances limite swedish black parfois sur la plupart des titres. Niveau chant, ça le fait et Alvestam se paie le luxe de quelques couplets ici et là.
Un bon album en somme qui peut demander un peu de temps pour être apprécié je suppose"
Mon avis n'a pas (encore changé) et cet album me semble bon voire très bon mais ne mérite pas au-dessus de 15/20 car il y a tout de même des défauts qui m'on assez irrités comme la batterie ou le côté bordellique "on envoit la purée on s'en branle" de certains titres.
Allez, 14,5/20 pour le moment :)
Matt IP:77.204.113.68 Invité
Posté le: 25/03/2011 à 16h49 - (92470)
J'avais bien aimé Warnaments qui avait été une belle surprise malgré sa "courtesse" (ça vaut bien un "froidif" ^^), à la lecture de cette chronique je sens que je vais me laisser tenter par leur nouvel opus...
vincesnake Membre enregistré
Posté le: 25/03/2011 à 17h27 - (92471)
Moi c'est le 1er que j'ai adoré!
Vraiment une grosse tuerie death/black.
J'éssayerais cet album à l'occaz.
Euh ? IP:77.196.20.228 Invité
Posté le: 25/03/2011 à 19h54 - (92477)
J'ai bien aimé cet album mais la batterie est programmée (on dirait les samples à Steven Slate)
Monceau Membre enregistré
Posté le: 25/03/2011 à 23h54 - (92483)
ça fatigue rapidement quand même.
Pas sur que je serai capable de tenir 44 minutes de ce marathon.
V.R.S. Membre enregistré
Posté le: 26/03/2011 à 13h53 - (92491)
Tout comme Monceau, ça gave au bout de 3 secondes...
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Revenons d’abord sur l’identité du groupe qu’est TORCHBEARER, pas très connu malgré le pedigree du line-up qui tourne autour des groupes de Christian Älvestam (ex-SCAR SYMMETRY, ex-UNMOORED, MISERATION, SOLUTION.45, THE FEW AGAINST MANY), ici guitariste et auteur de quelques growls (forcément, il n’a pas pu s’en empêcher). Il est ici accompagné de Pär Johansson (SATARIEL, THE FEW AGAINST MANY) au chant, Patrik Gardberg (SOLUTION.45, THE FEW AGAINST MANY) à la guitare, Thomas Johansson (UNMOORED) à la basse et Rolf Pilve (SOLUTION.45, MISERATION) à la batterie. Bref, TORCHBEARER est encore un groupe « de la fratrie Christian Älvestam » mais n’est pas né de la dernière pluie pour autant, le groupe existe depuis 2003 et a déjà sorti deux albums, Yersinia Pestis (2004) et Warnaments (2006), respectivement chez Metal Blade et Regain. C’est Vic qui se charge de sortir le troisième album du groupe, Death Meditations, prévu depuis presque deux ans et initialement sous le nom Dying Codex. L’attente a été longue mais les musiciens ont, c’est sûr, dû bien bosser pour sortir un album pareil…
Sur Death Meditations, on sent avoir affaire à des musiciens qui se lâchent, qui ont décidé de balancer tout leur talent en 44 minutes (surtout le guitariste lead, Patrik Gardberg). Après un Yersinia Pestis qui était une sorte de mélange entre du DARK TRANQUILLITY, du HYPOCRISY et du Black mélodique, le groupe avait choisi une voie mélodeath Gothenburg plus « traditionnelle » sur Warnaments, rendue plus épique par un concept sur les guerres navales. Death Meditations est dans la lignée de Warnaments, mais le côté « épique » est ici poussé à son paroxysme. Plus heavy, plus speed, et à la fois plus mélodique, Death Meditations colle bien au concept « bataille navale » voulu par le groupe, même si le propos est ici tourné vers la philosophie de vie des samouraïs. Si en écoutant des groupes comme ALESTORM et SWASHBUCKLE, on a l’impression d’avoir affaire à des pirates qui font la fête dans la cale avec le butin et du whisky, avec TORCHBEARER on est plus en face de pirates armés jusqu’aux dents qui foncent à l’abordage à toute berzingue sous la pluie battante.
Le mélodeath épique de TORCHBEARER sur Death Meditations fait très vite mouche. Ça pète de partout avec des leads et solos dans tous les sens, et une batterie sous-mixée qui blaste les 95% du temps, mais qu’est-ce que c’est bon ! Après une intro ("Portals") qui pose l’ambiance, le groupe enchaîne deux hits que sont "The Momentum" et "Coffin-Shaped Heart", qui laissent la part belle aux leads mélodiques très prenants et aux passages speed du plus bel effet, tout en plaçant des montées épiques à couper le souffle. Epique est le mot tout trouvé pour qualifier le sublime titre atmosphérique qu’est "At Takao River", tout simplement magnifique avec ses passages Heavy-mélodique qui font voyager comme jamais. Le reste de l’album s’avère bien dosé comme il faut, avec un "Severings" pied au plancher qui démonte sec, "Death Meditations" et "Penumbra" qui nous présentent des riffs incisifs bien sentis et des mélodies bien placées, "Dying Codex" quasi-Black avec un départ qui dépote. Le tout est bien sûr parsemé de leads et solos omniprésents (les zicos sont vraiment à fond dedans, donnant un côté quasi Heavy/Power à l’album, sans tomber dans la branlette de manche pour autant), et qui se retrouvent à leur firmament sur le morceau de clôture, "The Aphotic Depths", assez dingue et impressionnant, avec un petit côté sympho qui fait son effet et une fin plus atmosphérique qui termine l’album en beauté. Waouh !
Le côté HYPOCRISY qu’on pouvait retrouver sur les précédents efforts a ici disparu (sauf sur "Coffin-Shaped Heart" peut-être) et le style de TORCHBEARER devient nettement plus personnel, et ce sont bien les leads épiques à foison qui font toute la différence. Mais pas seulement : l’ambiance guerrière est ici parfaitement retranscrite, les riffs percutants qui pulsent se trouvent en bonne place ("The Momentum", "Severings" assez rentre-dedans, "Death Meditations" très entraînant, "Dying Codex" plus tranchant), et le chant arraché de Pär Johansson est très accrocheur par moments ("Severings", "Death Meditations"), bien plus que sur les deux précédents albums. Et les interventions rauques de son collègue Christian fonctionnent toujours à merveille ("The Momentum", "Penumbra") surtout quand il double Pär ("Dying Codex"), l’harmonie des chants est donc parfaite. Le groupe se permet aussi quelques incursions plus originales, comme "At Takao River" très en marge du reste mais à l’ambiance inoubliable, ou encore les claviers vintage de "Penumbra" assez surprenants. Le tout forme une sorte de « Battle Metal » assez jubilatoire et salvateur (mais rien à voir avec TURISAS pour autant).
Bon il faut quand même avouer que la surenchère mélodique, qui rend certes Death Meditations jouissif, ne le rend pas très accessible (il s’avère très dense et donc indigeste au premier abord. Le mixage est assez chaotique également, mettant les leads bien en avant et la batterie loin derrière). Les zicos se lâchent et en font peut-être un peu trop par moments, toutes les mélodies ne fonctionnant pas (celle de "Death Meditations" est un peu facile par exemple). Mais quand même ! Death Meditations est un album qui tue, épique jusqu’au bout des ongles, souvent génial, même si au fond il n’a pas grande originalité (hormis l’ambiance assez salvatrice). Il faut rentrer dans le trip du groupe, et si on est mordu de performances guitaristiques lead c’est un vrai bonheur. Christian déclare dans la fiche promo que pour lui, « Death Meditations est l’expérience ultime de TORCHBEARER – jusqu’ici ! ». S’ils réussissent à aller plus loin, va falloir s’accrocher ! Peut-être pas un album ultime, mais un excellent album ça ne fait aucun doute, un « manifeste » de musiciens doués qui n’hésitent pas à montrer ce qu’ils ont dans le calbute.
Rédigé par : ZeSnake | 16.5/20 | Nb de lectures : 13396