TOOTHGRINDER - Nocturnal Masquerade (Spinefarm) - 09/02/2016 @ 07h44
Signé sur Spinefarm alors qu’il n’avait sorti que deux EPs, qu’il a fait des dates en compagnie de PERIPHERY et THE CONTORTIONIST et qu’il était tout de même un peu inconnu au bataillon (tout du moins en Europe), TOOTHGRINDER a tout d’un énième « next big thing », le premier de 2016 en tout cas. Ce groupe américain existant depuis 2010 a déjà le mérite de ne pas être facile à classer, aussi croisera-t-on l’étiquette fourre-tout devant l’éternel de « Metal progressif ». A ses débuts, le groupe semblait se revendiquer tout autant de BETWEEN THE BURIED AND ME que de MASTODON, de MESHUGGAH et RED FANG ainsi que THE DILLINGER ESCAPE PLAN en passant par PINK FLOYD. Cela donne déjà une légère idée pour son Metal/(Math/)core progressif un peu alambiqué et extrême à sa manière, mais qui savait aussi se ménager quelques moments plus feutrés. De l’eau a cependant coulé sous les ponts entre son premier EP Turning Of The Tides (2011) jusqu’à Schizophrenic Jubilee (2014), troisième EP qui signait son arrivée sur Spinefarm, et maintenant pour Nocturnal Masquerade, premier full-length de 12 titres et 42 minutes qui va nous montrer comment TOOTHGRINDER veut broyer nos dents.

"The House (That Fear Built)" nous renseigne d’entrée sur les aspirations du TOOTHGRINDER v.2016. Gros son, grosse énergie que ça soit en mid-tempo en breakdown ou lorsque l’ensemble s’emballe sévèrement, grosse voix graisseuse qui s’éloigne des cris d’antan ; mais aussi mélodies, grattes sèches, chant clair en backing, accents Stoner/Southern, moments aériens même. On s’éloigne des quelques légères influs Mathcore pour se concentrer sur un Metal globalement plus américain, voire totalement américain d’ailleurs, mais avec une petite différence. Une fois lancé, Nocturnal Masquerade me fait en réalité penser à une sorte de LAMB OF GOD en plus progressif, aéré, moderne et expérimental. Les quelques passages à musicalité développée et curieuse ("Lace & Anchor", les claviers vintage et les leads de "The Hour Angle", "Despondency Dejection") en témoignent mais pour le reste, TOOTHGRINDER a choisi la voie d’un Metal résolument groovy, qui se veut accrocheur avec ses refrains et ses quelques moments plus posés (le break enfumé de "Lace & Anchor", "I Lie in Rain", "Diamonds for Gold" avec Spencer de PERIPHERY en guest, "Schizophrenic Jubilee"). Souvent cogneur et efficace en diable ("Lace & Anchor", "Blue", "Diamonds for Gold"), Nocturnal Masquerade est aussi, hélas, quelquefois plus poussif ("Cœur d’Alene", "Dance of Damsels", "Despondency Dejection"). Tous les passages « clairs » ne prennent pas (le refrain de "Blue", "Nocturnal Masquerade", "Waltz of Madmen") et l’ensemble est un peu répétitif (au sein même des morceaux d’ailleurs), et finit par taper à côté malgré le grand potentiel là derrière, avec quelques passages qui sonnent déjà entendu chez tout ce qui descend de PANTERA et consorts des States ("Cœur d’Alene", "The Hour Angle", "Nocturnal Masquerade"). Le pouvoir du vin blanc peut-être…

Sur ce troll de bas étage je conclus en disant que TOOTHGRINDER ne m’a pas éminemment convaincu mais il y a tout de même de bonnes choses là-dedans. Quand il cogne, le groupe ne le fait pas à moitié et bénéficie d’une prod qui décoiffe bien. Maintenant, la formation américaine est aussi « progressive » et c’est là que ça fonctionne moins bien. Par rapport à ses premiers EPs, TOOTHGRINDER a franchi un palier sur la forme mais doit encore franchir celui du fond, il est d’ailleurs étonnant de constater que le groupe a perdu en originalité même si les influences ont toujours été facilement identifiables. Nocturnal Masquerade remplit bien son office en tant que disque de Metal américain bien groovy et punchy qui sait aussi aérer son propos, mais l’ensemble pourrait être mieux goupillé, plus varié, et plus convaincant en plus d’être probablement plus accrocheur encore. Mais bon, dans « Next Big Thing » il y a « Next » et on va suivre de près le futur de TOOTHGRINDER, qui espérons ne va pas exploser en plein vol avec cette signature peut-être hâtive chez un gros label, il y a là-dedans un potentiel qui ne demande qu’à produire de belles choses, en attendant ce début longue-durée correct mais inabouti parlera certainement à ceux qui veulent une petite variation sur du gros groove à l’américaine.




Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 7450




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Humungus
Membre enregistré
Posté le: 14/02/2016 à 05h56 - (119419)
J'ai pas écouté le truc, mais alors qu'est-ce que c'est que cette pochette ?!?!

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