Si l'on se fiait uniquement à la pochette ô combien kitsch et pleine de fantaisie, on pourrait penser que Tomorrow's Outlook est un simple et énième groupe de heavy/power metal en plus, qui par manque d'expérience ne s'imagine pas qu'une cover aussi colorée que dessinée maladroitement ne donnera que très peu envie à l'auditeur de s'intéresser à ce groupe. Pourtant si vous regardez un petit peu de plus près le line-up ayant participé à cet album, vous verrez qu'il ne s'agit pas d'un groupe au sens classique, mais plutôt de divers intervenants et guests qui entourant le leader et songwritter de ce 'projet', à savoir le bassiste norvégien Andreas Stenseth, ont tenté de mettre en place un album de heavy un peu ambitieux. Parmi ces quelques noms plus ou moins connus, citons Graham Bonnet (Alcatrazz, MSG, Rainbow...), Mike Gorham (ex-Autumn Silence), Michael Kiske (qu'on ne présente plus et qui à mon goût aurait mérité plus de place sur l'album), pour le poste de chanteur, Charlie Zeleny (Jordan Rudess, Joe Lynn Turner) à la batterie, ainsi que d'autres guitaristes de groupes de moindre renommée.

Voilà donc un album qui a demandé bon nombre d'arrangements et de mises en forme pour faire en sorte que le résultat ne soit pas la foire aux saucisses et est un minimum de cohérence. Si sur le papier, cet album a de quoi intéresser, je dois dire qu'une fois écouté, il n'a pas tenu toutes ses promesses. Les raisons (principales) ? Le groupe est catalogué comme faisant du «Classic Heavy Metal», et je m'attendais à entendre du heavy traditionnel avec des envolées épiques, de belles harmonies, des refrains 'conquérants' ou au moins faciles à mémoriser, bref tout le lot habituel d'un bon album de heavy, et bien résultat, que nenni ! «34613» (tu parles d'un nom...) est un opus trop mou, parfois d'une facilité (voire banalité) pénalisante, et qui à mon avis n'a pas assez exploité ses 'différents' guests. Les chanteurs qui se succèdent sont moyens, donnant parfois des envolées vocales risibles (seul Kiske sur le dernier titre délivre une prestation digne de son talent).

Pourtant «Gate to Freedom», titre à la fois enjoué, rapide, sautillant et gentillet (oui tout ça à la fois), rappelant les premiers Freedom Call, ouvrait -après l'intro- très bien les hostilités, en proposant en prime refrain dès plus chouette. Premier couac tout de même à la fin du titre, puisque le groupe nous sert 1 minute de guitare acoustique/chant posé, ce qui a le don de bien faire retomber le soufflet et casser la bonne dynamique entrevue. Par la suite, la sauce ne prendra pas aussi bien, entre power-ballade, certes bien chantée, mais d'une banalité peu encourageante (en l'occurrence le titre «A Song for You» qui est placé bien trop tôt sur l'album), titre mid tempo sans percussion et poussif, avec des vocaux très clichés («Doubt», «White Ligthning») ou morceau aux harmonies travaillées qui ne suffisent pas à masquer une compo plutôt mollassonne qui ne dégage pas d'ambiance ou d'atmosphère (cf. le titre «The Ethereal Dream»). Je reproche vraiment à Tomorrow's Outlook de proposer un album pas aussi aventureux qu'il pourrait être, qui table trop sur des titres lents, mélodiques et pas très savoureux (nan mais «Kill Again», c'est quoi ce refrain, ce rythme?).

La cover de Lizzy Borden ('Red Rum') ne change pas grand chose (elle est reprise fidèlement, ce qui a au moins le mérite de ne pas être un gros bide), tout comme la version plus aérée et posée du titre 'The Ethereal Dream' chanté en duo avec un Kiske comme à son habitude excellent. Tomorrow's Outlook, à travers ses guests a voulu faire un album plutôt ambitieux, sauf que le résultat est tout juste moyen et pas à la hauteur de qui était annoncé.




Rédigé par : gardian666 | 11,5/20 | Nb de lectures : 12063