TOMBS - Path of Totality (Relapse/PIAS) - 07/11/2011 @ 08h46
Voilà un album à classer dans la série de ceux dont le chroniqueur de mes deux que je suis va encore avoir bien du mal à se dépatouiller ! En plus, il va falloir lui attribuer une note à cet engin musical ! Pour tout vous dire, j’ai acheté cet album avant même que l’on reçoive le promo de chez monsieur Relapse. C’est dire si j’ai un à priori favorable pour ce combo mais il n’empêche que…

Oui, il n’empêche que TOMBS fait figure de vilain petit canard dans la longue série de rejetons enfantés par le Post-Core Neurosien. Ils ont beau être signés chez Relapse et avoir tout fait dans les règles et bien la sauce ne prend pas. Pas de « buzz », pas de « hype », non juste l’intérêt poli des amateurs du style. Un peu l’impression que notre trio débarque toujours au mauvais moment. Le précédent se montrait plutôt gonflé par rapport à leurs camarades de jeu en allant franchement farfouillé l’inspiration du côté du Black. Peut-être un poil en avance en comparaison à aujourd’hui où chaque semaine voit débouler un nouveau groupe mélangeant tout ce qu’il y a de plus lourds et extrêmes dans leur musique. De ce fait, ce nouvel album débarque au milieu d’une pléthore de sorties reprenant peu ou prou les mêmes principes. Une nouvelle fois TOMBS passe inaperçu ! Malgré toute l’affection que je porte au trois lascars, il me semble que d’autres raisons viennent plomber leur visibilité au sein de la scène.

Autant commencer par ce qui fâche dans cet album qui se révèle au final fort aguicheur et chez TOMBS en général. Il y d’abord ce chanteur (Mike Hill) qui sans être mauvais, n’atteint jamais la brutalité viscérale que la noirceur déployée réclame. Ca hurle, ça grogne, ça bave mais on n’y croit pas. On sent la maîtrise et le travail derrière ; nous apercevons les subterfuges du comédien. Jamais, nous ne sommes véritablement impliqués dans ce qu’il nous raconte. Ensuite, l’élément le plus ennuyeux de l’histoire est que je n’ai jamais l’impression qu’ils réussissent à véritablement transcender leurs influences. Un petit côté collage se dégage lors de l’écoute et on aboutit à des réflexions du genre : Ah ! Cette pulsation blastée, ça sonne très NACHTMYSTIUM ! ou -Oh !ce gros riff bien groovy te claque la gueule comme un bon NEUROSIS ! ou bien encore-Eh ! Tous ses jolis trémolos mélodiques font très KRALLICE…Non pas que l’œuvre perde en fluidité et en cohérence, mais l’apparition de certains plans sonnent bien trop référencés pour m’empêcher de penser à leurs collègues de boulot.

Mais notre triplette sombre possède plus d’un tour dans leur sac à charbon. Il y a tout d’abord un putain de batteur (Andrew Hernandez) possédant la puissance de frappe d’un bombardement au napalm alliée à la finesse de doigté d’une dentellière. Outre les coups de semonce briseur de fûts, monsieur Hernandez nous octroie des roulements qui vont et viennent avec la légèreté d’une plume voletant au gré du vent. Une sacrée batterie rappelant assez le COBALT mangeant des oiseaux, la délicatesse en plus. Ensuite, nos Américains creusent plus profondément les dissonances et les atmosphères que leurs compagnons. En effet, on entend d’étranges influences lorsque TOMBS se fait plus aérien et aussi plus désespéré. Ainsi, je me suis surpris à penser à Pornography lors de ces mouvements où le clavier et des arpèges dégingandés prennent le pouvoir. La grande force de TOMBS réside là, dans le fait de ne se mettre aucune borne afin de sculpter leur noirceur. Ainsi, il n’est pas rare de penser fortement à CURE, de ressentir quelques parfums Gothiques quand le chanteur nous sort sa voix grave et de s’émerveiller sur les lignes lumineuses d’un Post-Black/Shoegaze. Là est je pense leur véritable personnalité, à l’intersection de la sombre lourdeur dissonante et de cette noirceur éthérée et atmosphérique.

Au bout de cette heure de musique extrêmement bien ficelé, nous restons avec le sentiment d’être en présence d’un élève doué voire prodigieux par moments mais restant malheureusement appliqué faisant sonner l’ensemble d’une manière trop scolaire, trop polie. Un album attirant à plus d’un titre mais dont il manque le supplément de bile noire issue de viscères en décomposition pour véritablement nous profaner les oreilles.

http://www.myspace.com/tombsbklyn - 149 visite(s)

Vermillion - 121 téléchargements


Rédigé par : Dark Rabbit | 14/20 | Nb de lectures : 13206




Auteur
Commentaire
josh
IP:81.51.33.236
Invité
Posté le: 07/11/2011 à 09h01 - (98120)
excellent album pour moi: 17/20

Kergan
Membre enregistré
Posté le: 07/11/2011 à 09h58 - (98122)
Très bon album.
Les premières écoutes ne m'avaient que moyennement convaincu, j'ai vraiment apprécié cet album au fil des écoutes (comme les albums de Mastodon :)).
Je préferre quand même le précédent 'Winterhours'.




Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 07/11/2011 à 10h32 - (98125)
Je plussoie avec les camarades !



away.alive
Membre enregistré
Posté le: 07/11/2011 à 13h19 - (98130)
très bon album pour moi aussi, mais qui requiert du temps pour être apprivoisé. et effectivement, le chant est parfois assez déroutant.
complètement d'accord sur le rapprochement avec The Cure, notamment Pornography.
en fait, assez d'accord avec cette très bonne chronique dans l'ensemble, même si j'aurais peut-être poussé le vice jusqu'à 15/20.



gulogulo
Membre enregistré
Posté le: 07/11/2011 à 19h10 - (98134)
Winterhours m'avait gravement saoulé, cette fois retour au hardcore, et presque aussi curiste que la demo, c'est du bon



jeune ravioli
IP:87.239.216.10
Invité
Posté le: 08/11/2011 à 22h26 - (98146)
je découvre encore. c'est intéressant mais... c'est moi ou le gratteux est parfois gravement à la masse niveau tempo?



pearly
Membre enregistré
Posté le: 08/11/2011 à 22h55 - (98147)
Le résultat ne me parle pas, je ne sais pas pourquoi, mais franchement, c'est méchamment bien foutu, et intéressant. Je les verrai bien sur scène, voir si ça me parle plus...



Bras cassé
Invité
Posté le: 09/04/2012 à 21h54 - (101502)
Fantastique album, noir, tres noir meme, avec un vrai talent de composition. Ils connaissent les classiques, Neurosis en tete de gondole, mais foutre Dieu, ils les ont bien digere. Genial!

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