Révélé en 2003 dans le cadre de sa participation au groupe PRIDE OF LIONS avec Jim Peterik (ex-SURVIVOR), TOBY HITCHCOCK s’est rapidement imposé comme l’un des meilleurs chanteurs actuels de la scène AOR. Sa formation principale étant en sommeil depuis 2007 (un retour est néanmoins prévu pour 2012), l’homme à la voix d’or a décidé de se lancer dans une carrière solo. Une excellente idée, à l’écoute de ce "Mercury’s Down", qui constitue assurément l’une des sorties incontournables du moment en matière de hard rock mélodique.

Soutenu par le label italien Frontiers Records, TOBY HITCHCOCK s’est acoquiné avec le multi-instrumentiste suédois Erik Martensson (ECLIPSE, W.E.T.) pour mener à bien ses velléités solitaires. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une nouvelle fois, le vocaliste a su bien s’entourer. Martensson, en plus de s’être chargé de la quasi-totalité des parties instrumentales, s’est également occupé de l’écriture des compositions et de la production (impeccable, par ailleurs) ! Du coup, il serait peut-être plus juste de parler en l’espèce de collaboration fructueuse entre deux artistes talentueux plutôt que d’un véritable album solo… Car l’alchimie entre les deux hommes est véritablement le point fort de "Mercury’s Down", au-delà des performances de chacun.

Les titres ici interprétés par le chanteur américain sont plus foncièrement hard que chez PRIDE OF LIONS (enfin, tout est relatif), moins typés AOR, mais son aisance est tout aussi remarquable. Ouvrant l’album de fort belle manière, « This Is The Moment » est un single évident. Ce n’est pourtant qu’un avant-goût de ce qui attend l’auditeur. S’ensuit un « Strong Enough » catchy à souhait, qui permet au vocaliste de délivrer une prestation époustouflante. Du hard mélodique comme on aimerait en entendre plus souvent ! Servi sur un plateau par son compère Martensson, le sieur Toby n’a en fin de compte qu’à laisser parler ses extraordinaires capacités vocales pour que la magie prenne forme. « How To Stop », mais surtout « Let Go » sont deux autres morceaux imparables aux refrains bien sentis.

Tout juste a-t-on le temps de souffler avec la jolie ballade « One Day I’ll Stop Loving You » (la seule du disque, soit dit en passant) que notre tandem de choc repart sur un tempo plus soutenu pour un « I Should Have Said » bien pêchu. Pompe inavouée ou hommage déguisé, le refrain de « Just Say Goodbye » est quant à lui on ne peut plus proche du « Don’t Stop Believin’ » de JOURNEY. Sympathique, mais un brin déconcertant tout de même… « Summernights In Cabo », autre grand moment de l’album qui voit Erik Martensson livrer des parties de guitare de grande classe, rappellera pour sa part le meilleur de BON JOVI, rien de moins. "Mercury’s Down" se termine sur une note plus heavy, avec trois titres aux guitares plus lourdes et tranchantes, sur lesquels il est particulièrement intéressant de voir évoluer Toby.

Véritable réussite, ce premier essai en solitaire de TOBY HITCHCOCK dépasse largement les espoirs que l’on avait pu placer dans ce projet. Secondé de main de maître par un Erik Martensson très impliqué, le vocaliste américain livre ici une prestation digne des plus grands. En attendant le quatrième album de PRIDE OF LIONS, annoncé pour l’an prochain, voici sans aucun doute de quoi patienter. Notre petit doigt nous dit même que la carrière solo du chanteur ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Tant mieux !


Rédigé par : up the irons | 16/20 | Nb de lectures : 11571