1er Octobre 2001, 00h00 et des pentacles à l'hôpital Nuclear Blast, Donzdorf, Allemagne...

- (le chirurgien): Bistouri !

- (son interne): Voilà voilà ! On en est où ; doc ?

- (le chirurgien): Clonage bientôt terminé, avant de passer à la phase finale j'attends que l'organisme assimile sans rejet l'ADN combinée de Silenoz et Shagrath.

- (l'interne): Cha gratte, mes hémorroïdes, hi hi !

- (le chirurgien, exaspéré): C'est ça jeune sot, faites de l'esprit dans un moment pareil ! Vous en avez d'autres des comme ça ?

- (l'interne, penaud): Euh... S'il est noz, il est pas naze ?

- (le chirurgien, sursautant d'effroi): Et merde ! Avec vos conneries j'ai incisé l'artère de la créativité !

- (une infirmière): Ça pisse l'originalité par tous les orifices ! Faut faire une transfusion d'opportunisme commercial, vite !

- (le chirurgien): Ça va, j'ai intubé, il survivra... Voyons voir ce qu'on peut lui injecter pour réparer cette étourderie... Il nous reste du "Puritanical Euphoric Misanthropia" ?

- (l'interne) : Dix unités.

- (le chirurgien): Alors donnez lui tout, inutile de lésiner sur la dose. Je mettrais bien aussi une capsule de synthés.

- (le chimiste): Lesquels, j'ai de l'orchestral, de l'atmosphérique, du pseudo-horrifique...

- (le chirurgien, d'un ton sec): Les moins chers !

- (le chimiste): Bon, alors les pseudo-horrifiques, mais je vous préviens, ils servent à rien.

- (le chirurgien, agacé): Pas grave, restriction budgétaire. OK, je termine de greffer les bras de Nicholas Barker et on pourra ôter les bandelettes.

- (l'infirmière, affolée): Docteur, docteur ! On a oublié de lui faire les 666 millilitres d'authenticité artistique !

- (le chirurgien): Laissez tomber, mon enfant. On n'a plus le temps, là...

Une demi-heure plus tard, l'équipe est en train de célébrer au champagne la réussite intégrale de l'opération, lorsque le Grand Administrateur de l'hôpital Nuclear Blast fait irruption au bloc. Il contemple un instant le résultat qui gît sur la table, à peine cicatrisé et toujours endormi.

- (le G.A.): La ressemblance est totale mais la finition un rien bâclée, je ne vous le cache pas. Tant pis, ce sera mieux la prochaine fois. On a pensé à lui donner un nom ?

- (le chirurgien, en levant son verre): Et bien Monsieur, en toute modestie, j'avais ambitionné de le baptiser Dimmu Borgir Junior.

- (le G.A.): Héla ! Pas si vite mon bon ! Avant de s'appeler comme son grand frère il faudra d'abord qu'il apprenne à marcher. Non mais regardez-moi ça, ça manque singulièrement de charisme, c'est encore tout rigide dans les enchaînements, son ECG "morceaux cartons" est aussi plat qu'une planche à repasser, et j'en passe.

- (l'interne, ragaillardi): C'est vrai Monsieur, sans parler du fait qu'il est encore très peu prisé du grand public.

- (le chirurgien, déconfit mais réservant un sort impitoyable à l'interne): Soit, que diriez-vous alors d'un nom moins ronflant genre... euh... voyons...

- (l'infirmière, timidement): ... Tidfall ?

- (concert d'approbations général): Ouais ! Super ! Sexy ! Top Délire ! Cool ! Vous sauriez pas où est ma grand-mère ? Génial ! Excellent ! Beuaaaargh ! Démentiel !

- (le G.A.): Vendu ! Et n'oubliez pas de me l'habiller tout cuir, de me faire une pochette racoleuse et de bétonner la promo sur les 12-17 ans !

Sur quoi il sortit et se fondit dans une nuit sans étoiles, la crinière au vent et les yeux luisants de milliers d'Euros facilement gagnés...




Rédigé par : Uriel | 5.5/10 | Nb de lectures : 6302