L'Autriche. Ses vallées, ses montagnes, ses vaches. Ce cadre idyllique a profondément inspiré Thy Nemesis pour l'album "Christcrushing Anthems". A vrai dire, ce cadre avait déjà fortement inspiré Thy Nemesis pour son précédent opus "Forgotten Dreadful Legends", également édité par le label autrichien CCP records.

Les 8 titres de l'album dévoile au grand jour un black teinté folk comme savent en faire nos voisins germanophones. Le tempo n'est pas très rapide et le groupe joue pas mal sur des accélérations brusques de la batterie. La boite à rythmes (ou cette batterie qui a un son extrêmement louche pour un instrument percussif conduit par un être humain) tape des blasts effrénés d'un coup d'un seul, le temps de quelques mesures. Si l'effet est intéressant au début, il devient lourdingue à la quarantième fois. Des petites touches de clavier de ci, de là viennent ajouter des éléments plus folk (flûte entre autres) à l'ensemble. C'est très gentil tout ça...

Et justement, c'est trop gentil. Les structures de morceaux et le genre de riffs employés sont quasi identiques de morceau en morceau. Tous les riffs sont en 4/4, ce qui rend les titres plats et sans aucune surprise. On se croirait en cours de solfège au collège à compter "1, 2, 3 et 4" sur les 43 longues minutes que durent l'album. Le manque de variété est criant et l'ennui profond inévitable. Les riffs en eux-mêmes ne sont pas spécialement intéressants. C'est assez basique et fort peu inspiré. Ce qui peut éventuellement sauver le gigot, c'est l'exécution qui est sans faille. Ce n'est pas un exploit mais c'est déjà pas mal. La production est tout à fait correcte. On entend tout dans des proportions raisonnables. A part ce son de batterie qui est assez louche, c'est un son d'album black nominal.

Si j'ajoute que les textes sont d'une banalité affligeante malgré l'indication "Anciennes légendes autrichiennes inside" au dos du livret, on aura fait le tour du propriétaire. Je vous ai signalé que les deux membres du groupe posent dans la forêt avec des armes blanches ? Non ?C'est pourtant original comme démarche... Ah oui, dernier détail: la pochette est hideuse. L'Autriche ne peut accoucher constamment de groupes majeurs à l'instar d'Abigor, de Golden Dawn ou de Summoning. Il faut aussi savoir accepter quelques incidents de parcours. Sans être nul, "Christcrushing Anthems" ne peut contenter que les moins exigeants d'entre nous. Pour ma part, beurk...


Rédigé par : Prince de Lu | 08/20 | Nb de lectures : 10691