Je parle religieusement de toutes les sorties CD de Thrudvangar et tout le monde s'en branle! Bon, en même temps, je crois que c'est l'attitude la plus saine à avoir face à cette formation allemande de viking metal. Heu... oui, "allemande de viking metal". Pourquoi? Naaan, mais arrêtez là. Déconnez pas, restez au moins jusqu'au bout de la chronique.

Après Ahnenthron tout constipé, un Walhall fermé pour travaux et Zwischen Asgard und Midgard perdu dans la brousse, je n'ai échappé qu'au split EP avec le combo russe Nomans Land (j'en frémis d'avance de penser au résultat). Deux ans après leur dernière rapine, voici donc que notre sextet boche remet le couvert. La présentation est jolie, avec un double digipack qui contient un DVD immortalisant la prestation au Barther Metal Open Air (ouais, je connais pas non plus), un clip et une interview. On y reviendra plus tard. Play the CD, motherfucker!

Ah, cette intro au synthé! Même Van Damme n'avait pas un fond sonore pareil quand il faisait ses katas tout huilé dans la jungle de ses films. On sent tout de suite les embruns sonores nous fouetter le visage! Ça donne envie de faire des trucs épiques de malade, comme par exemple de construire un drakkar en Lego Technics. Mais vous n'aurez pas l'occasion de finir une telle œuvre en deux minutes, car le batteur, d'une descente des barils qui contiennent les briques de Lego, enchaîne avec le blast du premier titre.

A ce stade de l'écoute, en train de prendre un thème blasté digne d'un groupe de black germanique, je n'en étais pas encore rendu au désespoir. Thrudvangar avait peut-être quelque chose dans les braies! Mais dès le refrain, les affreux palm mutes miteux reviennent et ne nous lâcheront plus. Le blast n'était qu'une entame virile de l'opus, mais non un morceau choisi d'un renouveau. "Throvald's Tod" aura fait illusion une minute et vingt secondes.

Point positif, Thrudvangar a une production plus crue que ses homologues dans le style, ce qui les détache quelque peu de la meute. Hélas ils sont détachés vers l'arrière et je citerai à peu près tout le reste comme des points négatifs. Pour clore le chapitre de la production, la batterie a un son synthétique hideux (non, le coup des barils de Lego n'était pas usurpé) et le pouet-pouet du synthé s'avère parfois envahissant. Mais ce dernier a au moins le mérite de cacher un peu la misère des guitares. Pour le reste, les riffs sont indigents et inintéressants au possible. Le groupe se donne probablement à fond, mais d'ici à ce qu'il ne ponde ne serait-ce qu'un morceau potable tout le line-up aura fait une syncope.

Côté DVD, le concert du BMOA 2009 est présent en intégralité (1h13). Déjà que Thrudvangar est aussi excitant qu'une boîte de thon sur album, je vous laisse imaginer le résultat quand y ajoute de nombreux pains. Alimentaire, mon cher Watson! Je vous avoue que j'ai regardé le concert en diagonale, tellement c'est naze. Les fans sauront apprécier des prises de vue variées et très agréables, devant un public nombreux. Le jeu de scène se réduit aux déambulations du chanteur et au secouage de crin du reste du combo. Très appréciable en tant que bonus. C'est presque du gâchis d'avoir filé une opportunité pareille à ce groupe. L'interview de 10 minutes est en allemand, donc d'un intérêt limité. Le clip de "Thornesthing" voit déambuler des types en tenues viking dans des tons sepia. C'est beau comme du Lelouch.

Quel grand album Thrudvangar nous a encore concocté là! Leads à un doigt (parfois faux) et palm mutes se succèderont pendant 65 longues minutes d'une montée irrépressible de l'ennui le plus profond. Même un amateur de viking metal a une probabilité non nulle de rejoindre le bar pendant les concerts de ce groupe. J'en prends les paris. Bon, allez, vous pouvez filer. Je vais aller faire caca.


Rédigé par : Prince de Lu | 06/20 | Nb de lectures : 12192