Après son DVD live hyper roots Dead at Baroeg sorti l'année dernière, Throne of Katarsis revient sur nos écrans. Il y a deux ans, je vous avais parlé de An Eternal dark Horizon qui n'avait rien de révolutionnaire, mais qui remplissait grandement son office. J'aurais tendance à parler d'un "bis repetita" pour ce nouvel album, même si quelques éléments ont évolué dans un groupe pour lequel je garde une certaine affection.

Moins rentre-dedans que le précédent opus, Helvete propose 5 titres pour 55 minutes d'un black ambiancé et fort noir. Les passages efficaces à l'ancienne qui fleurent bon la Norvège du siècle précédent sont bien présents. Mais ils côtoient cette fois bien plus de parties appuyées, ces riffs atmosphériques dédiés à mettre en place l'ambiance d'une messe sataniste, une ode enfumée et crasseuse à Satan. Autant dire que cette sortie souffle le chaud et le froid.

Le chaud, car elle regroupe beaucoup d'éléments qui me plaisent. Les riffs agressifs gardent de bonnes mélodies et les ponts atmo sont parfois splendides de noirceur. La production crue est un billet non négligeable pour l'immersion dans l'univers du Trône. Les petits plus, comme les chants clairs agonisants ou les passages acoustiques, viennent encore enrichir des titres aux relents conservés dans le formol.

Le froid, car l'album ne parvient pas à garder son intensité pendant toute la (longue) durée. Certains passages s'avèrent parfois longuets et ont tendance à briser l'hypnose d'une composition assez convenue. Bien qu'ils mettent encore plus en valeur la qualité des bonnes parties, les riffs de remplissage cassent aussi l'atmosphère générale, mise en place sur la durée. Etonnemment, c'est sûr les parties agressives que le Trône me parait le moins convaincant.

Bref, Throne of Katarsis signe encore là le bon album d'un second couteau solide de la scène norvégienne. Les amateurs d'art noir sont gentiment conviés à porter une oreille sur cet opus qui, je n'en doute pas, va squatter ma platine comme son prédécesseur. Et pourtant, l'album présente des défauts qui me font le noter plus bas que je ne l'aurais souhaité. Bloody hell...




Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 11143