Retour à la normale pour THRICE, fini les concepts-albums ambitieux. On se souvient de la quadrilogie de EP, "The Alchemy Index", voilà deux ans, ayant pour thème chacun l'un des éléments vitaux, avec des morceaux allant de la mer apaisée au feu ravageur, de la terre, plus organique à l'air plus éthéré. Un caprice artistique qui leur aura permis de montrer l'étendue de leur capacités, et que, non contents d'être l'un des groupes affiliés emo les plus recommendables, ils étaient aussi capables d'aller chercher des Team Sleep et autres Radioheaderies sur leur propre terrain.

Enregistré comme à la maison dans le garage du guitariste, "Beggars" ne chamboulera pas les fans, en restant dans la continuité de "Vheissu". A savoir un emo qui délaisse de plus en plus les grosses grattes et l'abrasion pure pour pouvoir mieux se concentrer sur les nuances et l'émotion. Et à ce petit jeu-là, les quatre Californiens se révèlent y être aussi à l'aise que dans un registre plus agressif. Naviguant entre ballades mélancoliques et titres plus enlevés, cette septième livraison de la formation arrive à former un tout plus que cohérent malgré la diversité des titres. La voix de Dustin Kensrue, revenu de ses escapades solos, demeure la clef du groupe, véhiculant toujours autant de sensibilité sans tomber dans le larmoyant, toujours avec sincérité.

Consacrant un groupe mature, au songwriting toujours plus élaboré, "Beggars" permet à THRICE d'accéder une nouvelle fois à la plus haute marche d'un créneau à l'appellation et à la réputation toujours plus malmenée par la dégénérescence ambiante. Rien qui ne révolutionnera le genre non plus, juste le plaisir d'entendre des ritournelles extrêmement bien peaufinées. Et rien que pour ça, ces gars sont indispensables. A noter qu'au sein de ce bien coquet digisleeve, se cache un code pour récupérer en toute sérénité cinq titres supplémentaires sur la page de Vagrant.


Rédigé par : Crown_Me | 15/20 | Nb de lectures : 11353