Les fans du combo anglais commençaient à s’impatienter, mais après trois ans d’attente, le voilà enfin ce nouvel album intitulé « Dead reckoning ». Il faut dire que le groupe nous avait habitué entre 2001 et 2004 à de très nombreuses sorties tant en albums studio qu’en live.
Cette période de calme correspond en fait à un changement de label, les Anglais ayant surpris tout le monde en quittant Inside out, mais surtout en signant avec Nuclear Blast, peu enclin d’habitude à signer des groupes affublés de l’étiquette Métal Prog’.
Pour autant, le groupe n’a pas oublié ses fans en leur proposant fin 2006 un live intitulé « surface to stage » enregistré en 2004 lors d’un concert à Pratteln en Suisse et ce, pour une somme modique.
Mais revenons à ce «Dead reckoning» (initialement baptisé « Pilot in the sky of dreams ».) qui va sans aucun doute diviser les fans. Ceux qui ont été choqués par le très progressif « Subsurface » vont être heureux de savoir que le groupe a chargé ses compos de passages heavy très prononcés. En revanche, les progueux qui auraient découvert ce groupe avec ce même « subsurface » risquent d’être déçus. Pourtant, les anciens albums oscillaient déjà entre heavy et prog’ et ce n’est finalement qu’un juste retour à leurs premières amours.
Pour autant, on peut noter que cet album sonne plus heavy que ses prédécesseurs. Cette impression est renforcée par une production assez impressionnante conférant un très gros son inhabituel pour un groupe qualifié de prog’.
Bien sûr, nous ne sommes pas en présence d’un album de heavy metal pur jus, mais les riffs guitares puissants et les refrains mélodiques, voire épiques comme pour « disappear », y font évidement référence. Ceux qui désignaient Threshold comme le Dream Theater anglais peuvent oublier cette comparaison avec cet album.
Personnellement, ce nouveau virage me convient parfaitement. Les titres sont un peu plus faciles à assimiler et l’écoute de ce « Dead Reckoning » n’en est que plus agréable. Certes, les claviers sont toujours de la partie (et toujours de fort belle manière), le chant de Mac reste dans la veine progressive (et d’une grande intensité), mais la présence de Dan Swano venu pousser quelques hurlements sur deux titres, « Slipstream » et « Elusive », prouve bien que le groupe avait clairement l’intention de durcir le ton sur cette galette. Assez déroutant lors des premières écoutes, cette participation de Dan Swano reste une belle prise de risque qui diversifie quelque peu l’ensemble de cet opus.
Les Anglais n’en oublient pas pour autant leurs fans progueux en proposant l’un de leur plus beau titre avec « Pilot in the sky of dreams ». A l’écoute de ce titre magnifique avoisinant les dix minutes, on comprend pourquoi le groupe avait décidé d’intituler cet album du nom de cette chanson. Pour autant et malgré la présence de deux autres titres dépassant les 8 minutes, ce titre n’est pas représentatif de l’album, sans doute l’une des raisons pour lesquelles le groupe a changé le nom de cet album (réponse prochainement dans une interview.)
Seul reproche : neuf titres cela peut sembler un peu juste, peut-être est-ce pour cela que le groupe a ajouté une reprise de « Supermassive Black Hole » de Muse en bonus. Ne disposant pas de ce titre bonus sur ma version, je ne pourrais dire si ce n’est qu’une simple reprise ou une version réarrangée par le combo anglais. Quoi qu’il en soit, j’ai hâte de l’entendre.

Quant à savoir si cet album est fait pour vous, je dirais que si vous préférez « Subsurface » à « Critical mass », je vous conseillerais en temps normal de passer votre chemin mais je ne saurais trop vous conseiller de jeter une oreille aux extraits des deux titres, « Slipstream » et « Pilot in the sky of dreams » écoutables via le lecteur de leur site web, pour vous faire votre propre idée.
Un nouvel album varié qui vaut clairement le détour, et qui selon mes goûts personnels s’avère être le plus plaisant des albums de Threshold qu’il m’ait été donné d’écouter.


Rédigé par : Metal Militia | 16/20 | Nb de lectures : 12206