2 ans après la sortie du très réussi "Wake Pig", qui leur a permis de se faire un nom et de signer sur le label Metal Blade, Three est de retour avec "The End Is Begun". Choix surprenant que de rejoindre Metal Blade, car le groupe dépareille totalement avec le reste du roster (j'y reviendrai plus tard), mais belle pioche pour le label qui se diversifie à l'image de Roadrunner Records en signant des groupes plus orientés Rock.
Alors quoi de neuf chez Three? Bah à première vue, pas grand-chose si ce n'est que le groupe continue d'explorer son mélange de Rock progressif, un peu de Métal mais surtout de forts relents Pop. Oui, de la Pop pour cette légèreté ambiante et la tonne de refrains ultra efficaces qui parcourent chaque chanson. Autant vous dire que c'est très personnel et super bien foutu.

L'album démarre par une intro à la guitare acoustique avant de voir arriver une rythmique assez martiale, jouissive bien que très courte, et là on rentre dans le vif du sujet avec le surprenant "The End Is Begun" qui mélange habilement guitares acoustiques et électriques, et voit arriver la voix phénoménale de Joey Eppard très suave et personnelle qui mène la danse avec une facilité déconcertante. A ce moment là on se dit que l'on va avoir le droit un album énorme, et cela se confirme avec un "Battle Cry" très rafraîchissant avec ses solos tout en feeling, des percussions du plus bel effet au milieu de morceau et des touches de clavier pour embellir l'ensemble avec goût. Je peux aussi vous parler de "My Divided Filling", morceau porté par une basse étincelante où le groupe nous en met plein les oreilles pour un résultat intéressant. Ou bien encore "All That Remains" où les solos font penser à du Queen, mais aussi le très Hard-Rock "Diamond In The Crush".
Three aime les ballades et nous le prouve la magnifique "Bleeding Me Home", qui rappelle fortement Portal (projet post-Cynic) par les notes de guitares proches de Masvidal mais surtout par cette ambiance apaisante.
Je pourrais vous citer chaque titre, tant la musique est travaillée et d'une richesse incroyable. A noter que le groupe compte un percussionniste qui complète le travail du batteur.

L'atout numéro de un de Three est son chanteur (mais aussi guitariste et producteur), qui est juste hors du commun. Il n'utilise qu'une voix claire cristalline mais loin d'être mielleuse. Une voix douce et un chant varié qui évoque Claudio Sanchez de Coheed And Cambria. Toujours à la recherche de lignes mélodiques et accrocheuses, le travail sur les arrangements vocaux est proche de Kiss Kiss.

Passionnant aussi ce mélange des genres sur un format assez FM d'environ 4 minutes!
Malgré la complexité des morceaux, le tout reste extrêmement accessible du fait que se soit très mélodique, dynamique mais surtout très fluide et qu'il n'y ait pas de passages pompeux.
Inutile de dire que les zicos maîtrisent leurs instruments. De plus, la production lisse et aérée apporte un plus considérable.

Alors même s'il n'y a pas de grosse évolution notable, l'album est très réussi et prouve une nouvelle fois le talent de Three. Une musique soft susceptible de plaire aux personnes ouvertes pour une expérience reposante et variée mais pour cela il faudra dompter ce chant particulier. Un gros coup de coeur pour cette fin d'année.


Rédigé par : Arnaud | 16/20 | Nb de lectures : 10097