THOU ART LORD - Orgia daemonicum (Black Lotus Records/Season of Mist) - 28/06/2005 @ 10h53
A la première écoute de cette orgie démoniaque, j'ai tourné et retourné le booklet dans tous les sens à la recherche d'une mention salvatrice qui m'expliquerait pourquoi ce disque sonne comme s'il avait été enregistré au début des années 90, voire à la fin des années 80. J'ai donc cherché en vain les mots "réédition" ou "titres retrouvés dans le grenier du premier bassiste". Comme j'avais plutôt apprécié le précédent effort "DV8" des ces grecs qui, rappelons le chers auditeurs, ne sont autres que Sakis de Rotting Christ et The Magus de Necromantia, je m'étonnais un peu de la teneur du son dorénavant redevenu très "roots". Un peu à l'instar de ce qu'a fait Necromantia à ses débuts, "Orgia daemonicum" possède un contexte sonore plutôt dépouillé et passer ce disque après une des grosses productions made in Abyss ou autres choquera inévitablement. Heureusement que l'oreille humaine a une faculté d'acclimatation exceptionnelle et dès le deuxième morceau, on s'imprègne plutôt bien du rendu sonore de ce disque.
Le son ne fait bien sûr pas tout, et il serait bien évidemment saugrenu d'oublier les compositions car les deux énergumènes (+ le batteur de Rotting Christ qui a fait une pige) ne sont pas les derniers venus sur la scène musicale grecque. Cet opus est partagé entre un esprit thrash très 80's et les ambiances sombres typiques de la scène grecque. On perçoit immédiatement l'influence de la scène germanique, en particulier le Kreator des trois premiers disques et au niveau des atmosphères, on lorgnera du côté des initiateurs au côté obscur comme Celtic Frost ou même Bathory sur certains riffs.
Pourtant, "Orgia daemonicum" est un disque très porteur de la personnalité de son duo de concepteurs. "He, the great worm" ressemble comme deux gouttes d'eau à un titre de Rotting Christ (la flemme de chercher lequel...) et la grosse majorité des parties de guitares ont un petit goût de recyclage, comme si la basse de Necromantia s'était transformée en gratte. Certains titres semblent également avoir été composés à la va-vite car les mélodies sont un peu puériles et vraiment trop spartiates pour être honnêtes. C'est flagrant sur "Necromantic" ou sur "Possessed/The legion". Le spectre de la production minimale vient également entacher quelques passages qui tentent vainement d'être un peu plus épiques que le reste. La nostalgie a parfois un prix. Sinon, c'est efficace et pas mal de parties en blasts viennent rappeller que ce disque a été enregistré à notre époque.
Si je suis un peu déçu de l'orientation de Thou Art Lord, je ne peux que saluer le bon esprit de musiciens qui font l'effort d'aller à contre-courant des modes et qui se sont fait véritablement plaisir avec un album certes perfectible, mais que je considère comme étant véritablement sincère. Avec des tels disciples, le malin a encore de beaux jours devant lui.
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Le son ne fait bien sûr pas tout, et il serait bien évidemment saugrenu d'oublier les compositions car les deux énergumènes (+ le batteur de Rotting Christ qui a fait une pige) ne sont pas les derniers venus sur la scène musicale grecque. Cet opus est partagé entre un esprit thrash très 80's et les ambiances sombres typiques de la scène grecque. On perçoit immédiatement l'influence de la scène germanique, en particulier le Kreator des trois premiers disques et au niveau des atmosphères, on lorgnera du côté des initiateurs au côté obscur comme Celtic Frost ou même Bathory sur certains riffs.
Pourtant, "Orgia daemonicum" est un disque très porteur de la personnalité de son duo de concepteurs. "He, the great worm" ressemble comme deux gouttes d'eau à un titre de Rotting Christ (la flemme de chercher lequel...) et la grosse majorité des parties de guitares ont un petit goût de recyclage, comme si la basse de Necromantia s'était transformée en gratte. Certains titres semblent également avoir été composés à la va-vite car les mélodies sont un peu puériles et vraiment trop spartiates pour être honnêtes. C'est flagrant sur "Necromantic" ou sur "Possessed/The legion". Le spectre de la production minimale vient également entacher quelques passages qui tentent vainement d'être un peu plus épiques que le reste. La nostalgie a parfois un prix. Sinon, c'est efficace et pas mal de parties en blasts viennent rappeller que ce disque a été enregistré à notre époque.
Si je suis un peu déçu de l'orientation de Thou Art Lord, je ne peux que saluer le bon esprit de musiciens qui font l'effort d'aller à contre-courant des modes et qui se sont fait véritablement plaisir avec un album certes perfectible, mais que je considère comme étant véritablement sincère. Avec des tels disciples, le malin a encore de beaux jours devant lui.
Rédigé par : Loufi | 13/20 | Nb de lectures : 11686