Apparemment, la mode est aux revenants. Il faut s’y résoudre, c’est la résurrection des années 90. Dans la famille « culte », j’appelle Thornium. Enfin « culte »… Disons que notre duo de Suédois eut le bon goût de planter dans nos jeunes fabriques de bougies, un premier album agréablement torché et dont une des qualités indéniables fut de sortir à la bonne époque.
A peine un an après leur retour, ils reviennent pour près de 58 minutes de Black. Il semble que Thyph, après de longues années de prison, ressentait un fort besoin de s’exprimer.

Malgré une amorce teintée de cuivres et de rythmiques militaires réussissant à mettre au garde-à-vous le « martialiste » que je suis, il faut bien avouer que la suite ronronne façon vieille école. Pour faire sobre (pour une fois !!), Thornium ne s’écarte pas de ses trémolos à la Immortal, surtout que Thyph éructe des gargouillis pas si éloignés d’Abbath, et de riffs dansants à la Satyricon. D’ailleurs avec cette propension à envoyer du solo et quelques passages Death, j’ai parfois pensé à mes potes australiens de Ruins.

J’ai toujours pensé que les soli dans le Black c’est un peu quitte ou double. Et là, on a la désagréable impression de collage comme si vous tombiez sur un post-it où il y aurait écrit « n’oublie pas d’acheter le pain ! » en plein milieu de votre nouvelle de Lovecraft.

En dehors de ce côté usé jusqu’à la corde, on trouve ici ou là quelques idées plus progressistes. A l’instar de "Funeral Mist", le morceau titre se révèle être constitué d’un leitmotiv hypnotique où se pose une simple narration du chanteur. Avouons que la tentative tombe à l’eau et ne possède pas le potentiel de "Blessed Curse". On entend aussi un drôle de riff introductif sur "Virgin Destroyer Redeemer" qui rappelle l’aspect biscornu d’Abigor. Dans un autre registre, "I am Perfection" dévoile un apparat plus expérimental avec son groove Rock’n’Roll, ses nappes fantomatiques et sa voix claire assez proche de Manson !

Même si certains riffs se dévoilent relativement accrocheurs, tout cela apparaît si… si… vieux ! Et il s’agit du constat désabusé d’un vieillard ! Ca rame pendant presque une heure. Si de surcroît, je vous dis que la batterie sonne comme un vieux bout de plastoc ! Sans cette saloperie de tupperware, j’aurais probablement été plus indulgent.

Au final, au lieu de vous faire chier avec ce skeud, attendez gentiment la réédition de leur premier puisque le label devrait sortir une boî-boîte collector et une édition digipack. D’une part cette galette est bien fichue et d’autre part, elle est d’époque, elle ! Parfois, les revenants sentent vraiment trop la naphtaline voire le cimetière et à l’instar du curé de Brain Dead, on a juste envie de leur balancer un high-kick dans les chicots !


Rédigé par : Dark Rabbit | 9,5/20 | Nb de lectures : 12528