Michael H. Andersen est un monsieur très occupé, chez qui, les journées doivent faire plus de 24h à en croire le nombre de casquettes endossées par ce sympathique Danois. Après une stase de quelques années, le boss du label Mighty Music, du réseau de distribution Target, ex-chanteur de WITHERING SURFACE et co-fondateur du défunt Mighty Mag revient au charbon en sortant une pelletée de disques sur son label mais également avec son propre groupe, THORIUM, tombé aux oubliettes depuis la sortie en 2002 d’« Unleashing the demons » dont le death/thrash n’avait pas troublé outre mesure l’intelligentsia métallique.

Quatre ans et une paire de démos plus tard, Andersen nous remet le couvert avec une formation dont il est l’unique rescapé préférant désormais s’entourer de quelques petits camarades tels le batteur de SATURNUS, l’ex-bassiste de WITHERING SURFACE et plus récemment le gratteux de DERANGED qui n’apparaît pas sur l’album dont il est ici question.

Tout ça pour nous prodiguer, encore une fois, un album de death metal lorgnant parfois sur des riffs trépidants thrashy. A la différence près qu’on a, cette fois-ci, le sentiment que l’ami Andersen a décidé de casser le cochonnet qui lui servait de tirelire pour nous proposer une galette autrement plus conséquente que les deux précédentes. Soucieux de faire oublier le son anémique qui caractérisait jusqu’alors THORIUM, Andersen a fait appel au sieur Jacob Hansen pour s’offrir un bon gros son des familles mariant ainsi les rugosités old school de leur musique avec une production on ne peut plus contemporaine. Conscient qu’un artwork de qualité valait mieux qu’une bouse, aussi « iveul » soit-elle, THORIUM s’est payé la rolls des dessinateurs de pochette avec un Dan Seagrave relativement inspiré.

Tout ça pour servir au mieux un album de death metal orienté old school swedish mitonné de thrash US parsemé de quelques passages lorgnant presque ouvertement sur les riffs des vieux SLAYER (« Gates of Utumno »). Les titres sont impeccablement en place. La section rythmique est propulsée par une batterie, un rien surmixée, qui envoie le boulet à tempos soutenu. Les deux gratteux connaissent leur affaire en matière de riffs accrocheurs et Andersen ne donne décidément pas dans le même registre que son homonyme écriveur de contes mais plutôt dans les jolies vocalises à la Glen Benton sponsorisées par Jack Daniel’s. On ajoute quelques intros/samples tirés d’une paire de films (« Leaving Las Vegas », un bon vieux Dracula de la Hammer) et hop la bête est dans la boîte.

Bref, il n’y a rien de particulièrement palpitant à chercher du côté de « Feral Creation » à ceci près que cette nouvelle mouture de THORIUM sait faire parler la poudre et nous propose ici un album principalement concentré sur une efficacité à toute épreuve avec quelques purs brûlots : « Feral creation », « Epidemic Skeleton », « Unborn » ou encore « Cast from Hell » taillés spécialement pour foutre un boxon monstre dans les fosses lors de concerts.

Au final un jolie petite galette solidement ficelée par une poignée de vieux routards du death danois autrement plus convaincante que les œuvres antérieures du groupe et qui n’a pas d’autres vocations que de faire headbanguer les têtes à l’unisson.
Pari gagné !


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 11156