THOMAS GILES - Pulse (Metal Blade/Season Of Mist) - 11/02/2011 @ 08h34
Un des petits plaisirs d’être chroniqueur est le fait de pouvoir asséner des sentences irrévocables et irréfutables parfaitement subjectives et de les faire passer, via la publication de la mise en ligne, pour totalement vraies et inattaquables car on sait tous que la moindre information trouvée sur internet est absolument et ontologiquement véridique. Between The Buried And Me est le meilleur groupe du monde, c’est un fait. Tommy Rogers en est son chanteur, c’est un autre fait. Mais que se passe-t-il lorsque son chanteur/frontman quitte, pour quelques temps, ses camardes de jeu dans le meilleur groupe du monde pour s’attaquer frontalement au périlleux exercice de l’album solo. Qui plus est dans un genre bien différent de ce que fait son groupe. Tommy Rogers, œuvrant ici sous son nom de scène THOMAS GILES qui est, en fait, son vrai nom, est un homme aventureux qui aime prendre des risques quitte à délaisser ou abandonner en route une partie de sa fanbase. THOMAS GILES met de côté le metalcore progressif pour se lancer dans une exploration des sonorités rock, pop, électro, indus light et un peu expérimentales, mais un peu seulement parce que le bonhomme est avant tout un songwriter. Exercice casse-gueule donc, mais le gars est tellement talentueux qu’il passe le test haut la main, facile.

Pour bien entrer en matière, monsieur Giles a le bon goût de commencer son album par un titre fort « Sleep Shake », propulsé premier single de « Pulse ». Le titre fait mouche avec son ambiance électro-rock légèrement industrielle et son refrain magique, porté par le formidable organe de Giles. Le titre suivant présente des similitudes avec un Muse plus inspiré et nuancé. Le côté rock ressort d’avantage que sur le titre d’ouverture. Mais ce qu’on remarque à l’écoute de ces deux titres, c’est la faculté qu’a Giles à passer d’un univers à un autre, d’une ambiance à une autre. Le tout sans forcer. Cette facilité de composition se retrouvait déjà dans BTBAM mais ici, en solo, il se permet d’explorer d’autres routes et d’autres pistes même si on rencontre des similitudes sonores et thématiques avec le groupe de Caroline du Nord. La plus grosse qualité de cet album, qui est paradoxalement son plus gros défaut aussi, est sa versatilité. Versatile car Tommy Rogers ne s’embarrasse d’aucun schéma de composition préétabli et va là où semble le mener son inspiration, créant un morceau sur une base guitaristique (« Reverb Island »), électronique (« Sleep Shake ») ou sur une mélodie jouée au piano (« Mr Bird »). Impossible de savoir de quoi seront composées les secondes suivantes. Paradoxalement, cette versatilité peut lui jouer des tours et enfanter de titres foirés comme ce « Catch&Release » bâti sur une instru tout droit sortie du dernier album d’Orelsan et sur laquelle Tommy vient gueuler comme il le fait dans BTBAM. Le résultat est plutôt ripou.

Si l’album comporte quelques petits ratés, si peu, on y dénombre aussi moults petits chefs-d’œuvre. Parmi ceux-là je retiendrais « Scared », peut-être le meilleur titre de l’album et aussi le plus simple en apparence. Une guitare sèche et une voix. Le résultat est une merveille de maîtrise, d’émotions et de simplicité. La voix de Tommy Rogers emplit le cœur de celui qui l’écoute et fait se dresser tous les poils de son corps. Ce morceau est une bénédiction. Cristallin et limpide il met en évidence la voix de Roger lui qui, sur certains autres morceaux, utilise des effets gâchant la beauté de son organe. Autant placer Natalie Portman sous une burqa à ce moment-là. Les meilleurs titres étant ceux où elle est dépouillée et mise en évidence, à peine soutenue par une guitare ou une basse comme « Scared » donc , « Hypoxia » rappelant une version courte et acoustique de ce qui pourrait être un titre de BTBAM. On notera « Armchair Travel » un titre néo-folk évocateur et riche en émotions malgré un dépouillement de façade. "Pulse" est un disque sur lequel on trouve à boire et à manger et qu’il doit être bien difficile de marketer. Un album fascinant et surprenant sur lequel Tommy Rogers a tout fait tout seul, comme un grand. Il a tout composé seul, joue de tous les instruments et a enregistré le tout lui-même, avec la seule aide de Jaimie King.

« Pulse » est un voyage à travers l’esprit de son auteur/compositeur/interprète/musicien. Les familiers de Between… ne seront pas dépaysés, un peu au début peut-être, mais retrouveront vite leurs marques, s’accrochant aux similitudes d’univers et à certaines sonorités que partagent le groupe et son frontman. Les autres, se laisseront porter au gré des morceaux, voguant de Muse à Radiohead, de Kingdom à Bjork en passant par BTBAM et les Nine Inch Nails. Un album à la fois dépouillé et riche prouvant une fois de plus, l’incontestable talent de son auteur.

Thomas Gilse My____ - 174 téléchargements


Rédigé par : Seb On Fire | 15.5/20 | Nb de lectures : 13594




Auteur
Commentaire
--Samy--
IP:78.245.12.182
Invité
Posté le: 11/02/2011 à 09h11 - (91326)
tres bon skeud en effet !!!

Guillaume/Surgery
IP:86.218.46.88
Invité
Posté le: 11/02/2011 à 13h02 - (91336)
Passe en boucle depuis 2 semaines, ce mec est un malade!

Max le Nain
Membre enregistré
Posté le: 11/02/2011 à 13h20 - (91337)
J'arrête la musique...
Double intérêt:
- Ne plus avoir l'impression d'être ridicule en écoutant T.G.
- Avoir plus de temps pour écouter les compos de T.G.

dUTS
IP:82.235.90.200
Invité
Posté le: 11/02/2011 à 22h42 - (91350)
S'il était gay, je le serai aussi

Murderworks
Membre enregistré
Posté le: 11/02/2011 à 23h09 - (91351)
Album magnifique, d'ailleurs un certain Wayne C. a dit : "Il est vraiment trop doué ce garçon !"

Maxgrind
IP:77.98.10.241
Invité
Posté le: 12/02/2011 à 00h39 - (91354)
Superbe album. J'aurais même mis plus niveau note vu la qualité proposé par Thomas Giles. Juste un ptit raté comme dit dans la chro, le titre Catch&Release (très mauvais). Mais le reste n'est que pure merveille (Hypoxia, Scared, Mr Bird, Sleep Shake, Armchair Travel) !!!

Niak
IP:82.230.219.206
Invité
Posté le: 12/02/2011 à 18h09 - (91359)
@ Murderworks : C'est qui Wayne C. ?

Murderworks
Membre enregistré
Posté le: 12/02/2011 à 21h00 - (91360)
C'estait une référence au film Wayne's World (Wayne Campbell donc).

Murderworks
Membre enregistré
Posté le: 12/02/2011 à 21h02 - (91361)
C'était* (les vilaines fautes de frappe). J'en profite pour redire que cet album est une bombe et qu'il faut y jeter une oreille. Voir même les deux, c'est en stéréo.

NightSoul
Membre enregistré
Posté le: 13/02/2011 à 23h27 - (91369)
Perso je me suis fait un peu chier. Y a du potentiel mais ça part trop à droite-à gauche. Je m'attendais à une espèce de "Insurgentes" en plus electro mais non. On dirait une espèce de compil' très hétérogène, aux morceaux assez ennuyeux au final...
Bref, vivement le nouveau BTBAM !



NightSoul
Membre enregistré
Posté le: 13/02/2011 à 23h27 - (91370)
Perso je me suis fait un peu chier. Y a du potentiel mais ça part trop à droite-à gauche. Je m'attendais à une espèce de "Insurgentes" en plus electro mais non. On dirait une espèce de compil' très hétérogène, aux morceaux assez ennuyeux au final...
Bref, vivement le nouveau BTBAM !



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