Encore et toujours le besoin de s’affubler d’un patronyme stéréotypé et affligeant de banalité.
Encore et toujours un album doté d’un artwork pseudo-mystérieux et paintshopé, associé au soutien inattendu d’un type connu.
Encore et toujours la nécessité de devoir faire abstraction de ces éléments parasites afin de ne pas se fourvoyer avec divers aprioris. Associé au besoin de relativiser, voir d’ignorer la fiche promotionnelle.

La difficulté de nos jours pour les chroniqueurs de tout bord ne réside pas forcément dans la capacité d’expression écrite ou l’appréciation musicale, mais également dans cette nécessité préalable de faire abstraction des idées reçues et ne de pas se fier aux apparences, afin de tenter de conserver un semblant d’objectivité ...
Et encore une fois, je trouve que tout ceci s’opère au détriment de l’aspect musical.

Car This Or The Apocalypse, en dépit d’un enrobage peu convaincant, nous propose un album plutôt plaisant et travaillé.
Contrairement à l’un des préjugés qui vous aura vraisemblablement effleuré, TOTA n’évolue pas vraiment dans un style DeathCore, mais plutôt dans une sorte d’Emo/HardCore/Melodique relativement violent. Bon, d’accord, d’horripilants breaks Deathcore surgissent sporadiquement, ainsi que quelques cris growlés typiquement DeathCore. Mais n’officiant pas dans les raccourcis puériles ni dans la généralisation de masse, contrairement à certain de nos politiciens bien-aimés, je ne me contenterais donc pas de ce raccourcis. Car TOTA nous propose ici sa propre mixture, bien plus intéressante qu’un énième clone de DeathCore, certes relativement éculée mais travaillée, entre HardCore mélodique, Metal Moderne, Emo et Metalcore.

Si musicalement ces 5 américains s’aventurent souvent sur les terres des horripilants THE DEVIL WEARS PRADA, il faut avouer qu’ils parviennent à préserver des parcelles d’intérêt et d’accroche, notamment grâce à une furie et une violence musicale (toute relative) plutôt présentes. Peu de Blast-beats ou de tempos vraiment violents, mais les rythmes demeurent assez relevés. La plupart des titres sont ainsi bâtis sur des Mid-tempos énergiques ou des rythmes plus rapides légèrement sautillants, ponctués de fréquentes accélérations percutantes, permettant de se défouler quelque peu.
Musicalement, je me suis surpris à de nombreuses reprises durant l’écoute de 'Haunted What’s Left' à penser à une sorte de croisement génétique 'bas de gamme' entre KILLSWITCH ENGAGE et SOILWORK. Des premiers, TOTA tire tout d’abord le côté HardCore, via notamment un beugleur donc les hurlements convaincants s'agencent avec le chant clair, le tout agrémenté de riffs typés MetalCore. Des seconds, on retient surtout ces fameux refrains très percutants, à base de chant clair, de rythme headbanguant et de riffs mélo/Death.
La majorité des vocalises se situent dans une frange aigüe et criarde, avec cependant la présence de fréquents refrains en chant clair qui achèveront de faire le parallèle avec les Killswitch Engage, voir également avec Jonny Santos de SPINESHANK, sur certains passages, où les lignes de chant oscillent entre chant clair et hurlement. Mais ne fuyez pas, la plupart des compos demeurent articulées autour des hurlements rageurs.

Du MetalCore à la KILLSWITCH ENGAGE, les TOTA ont également puisés certains riffs catchy et assez typiques, ornés de breaks fleurant bon le HardCore de base.
D’autres riffs évoquent plus le ThrashCore, ou d’autres groupes comme LAMB OF GOD, via une alchimie plaisante entre agressivité, hargne et mélodies. Sur certains breaks, je l’évoquais, des miettes de DeathCore surgissent ici et là, mais rien d’insurmontable, la majorité des titres pointant vers le metalCore ou le DeathMélodique. Le côté "Emo" se manifeste quant à lui via des arpèges mélodico/mélancoliques assez plaisants, où les cris hurlés se supplantent parfaitement aux variations de leads. Ces riffs sont omniprésents sur tout l’album, et apportent un côté assez personnel, mêlant Emo/HardCore et Metal groovy.

Au final, 'Haunted What’s Left' se range plutôt dans la case "Bonne découverte", certes totalement dénuée d’originalité, mais dont les 45 minutes passent plutôt bien, sans trop écœurer l’auditeur. Seul point noir, à mon goût, les passages en chant clair, totalement stéréotypés, mais pas non plus mauvais pour autant. Si vous accrochez aux groupes et styles abordés plus haut, jetez une oreille, cela pourrait vous plaire.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 13/20 | Nb de lectures : 13057