Vous en connaissez beaucoup, vous, de groupes étrangers qui proposent sur la page d’accueil de leur site officiel de parcourir les pages en français ? THIRDMOON, originaire d’Autriche, est de ceux-là (bon, OK, l’un des guitaristes est français…) Rajoutez à cela un album qui rappelle furieusement les premières années du death de Göteborg, comme on l’appelait alors, et vous comprendrez que « Dimorphic Cynosure » s’est attiré d’emblée toute ma sympathie !

En fait de death suédois, on pourrait même parler de death mélodique à la IN FLAMES, puisque ce cinquième album fait au cours des premières écoutes énormément penser aux premiers albums du groupe dans ses nombreux mini solos disséminés sur tous les titres, ou presque. La voix, elle, rappelle plus celle de Johan Liiva (ex-ARCH ENEMY) avec une pointe de Michael Stanne (DARK TRANQUILLITY) dans les aigus et de Jim Kjell (GARDENIAN), que du bon donc !
Par la suite, les influences prog de THIRDMOON seront plus évidentes, et c’est du côté d’OPETH qu’on ira chercher la source de quelques bien agréables plages calmes et mélancoliques, qui n’éclipseront pas pour autant le caractère franchement thrash/death mélodique des Autrichiens.

On a donc un petit peu de tout sur « Dimorphic Cynosure », un petit peu de tout ce qui a déjà été fait et couronné de succès. C’est là où la sympathie suscitée par le groupe trouve ses limites, parce que même si on ne peut nier un certain talent de faussaire, le manque d’identité est tellement flagrant qu’il est difficile de passer outre. Et c’est bien dommage, car les morceaux sont vraiment sympathiques, variés et bien foutus. Mais voilà, à rester trop proche de ses influences, on prend le risque d’y être comparé, forcément, et THIRDMOON n’est pas vraiment convaincant sur ce plan, surtout pour un cinquième album.

Imaginez un IN FLAMES doté du chant plus sombre du ARCH ENEMY première période et laissant causer son côté prog à la OPETH, ça aurait de la gueule, non ? Et bien THIRDMOON se rapproche beaucoup de ça, sans le fameux « truc en plus ». A noter toutefois que l’édition digipack comporte quatre titres bonus (soit dix-neuf au total) dont trois instrumentaux acoustiques qui, s’ils sont de la même qualité que les passages opethiens qu’on trouve sur l’album, lui donneront un plus non négligeable ! A ce stade, c’est à chacun de voir ce qu’il attend d’un album de thrash/death mélodique : atmosphère unique ou compos fidèles aux canons du genre…


Rédigé par : Dungorpat | 13,5/20 | Nb de lectures : 10057