C’est le premier album des Canadiens de THINE EYES BLEED et il est vrai qu’avec la présence de Jeff Philips, un ex-gratteux de tournée de KITTIE, dans le line-up, on s’attendrait plutôt à recevoir, avec ce cd, quelques petites pichenettes thrashy plutôt qu’une rafale de coups de tronche.

Contre toute attente, THINE EYES BLEED donne dans un death/thrash de bonne facture, solidement articulé autour d’un très bon travail des guitares mais également doté d’un sens pointu de la composition. En effet, c’est avec aisance que le quintet passe de riffs thrash trépidants à des envolées plus élaborées, limites techno-death. THINE EYES BLEED connaît également bien son affaire lorsqu’il s’agit de placer quelques break assassins ou des harmonies à la suédoise joliment échafaudées.. C’est dans un registre assez proche d’un Mille Petrozza en plus aigu et surtout plus nasillard, que les vocaux sont aboyés. Si le chant s’avère un rien crispant d’entrée de jeu l’efficacité, présente de la première à la dernière note, arrive rapidement à faire passer la pilule.

N’allez pas croire que THINE EYES BLEED se contente de jouer une sorte d’« easy listening » métallique de faible portée. Non ! « In the Wake of Separation » est une oeuvre suffisamment riche pour rassasier des appétits féroces. Quelques écoutes ne suffisent pas à en faire le tour et si le disque n’apporte pas de réelles nouveautés il se laisse redécouvrir à chaque fois qu’on lui consacre assez d’attention.

Il est clair que THINE EYES BLEED détonne un peu au milieu des autres signatures de The End records. Il faut croire que le label a mis de côté sa démarche artistique habituelle et son penchant pour la singularité pour incorporer quelques formations plus passe-partout mais pas forcement moins intéressantes.

Difficile, enfin, de parler de ce groupe sans évoquer la présence à la basse de John Araya, petit frère du grand Tom. Contrairement à ce que tout le monde semble penser, le petit Johnny n’en est pas à ses débuts dans le métal vu que dès 1988 il avait monté son propre groupe (avec Joey Hanneman) répondant au doux nom de BLOODCUM. Il existe même deux disques monstrueux de la formation mais ceci est une autre histoire que je vous raconterai une autre fois… si vous êtes sages.

« In the Wake of Separation » n’est certes pas l’un des disques de l’année, mais il mérite qu’on s’y attarde l’espace de quelques écoutes. Très sympa !


Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 12743