Quand on doit chroniquer un groupe qu’on ne connaît pas, on a le choix entre deux tactiques à adopter. La première consiste à aller se renseigner sur myspacebooktube afin de voir et écouter à qui on va être amené à se frotter. La seconde est de simplement attendre que la poste nous envoie le disque et d’observer/écouter la bête. Là j’avoue que j’étais bien jouasse. Un skeud avec une pochette bien rentre dans le lard : un tough guy irlandais qui balance des pains façon Million Dollar Hardcore, une typographie « tattoo », un groupe originaire de Boston, Massachussets et un skeud sorti chez Eulogy Records. Pas de doute ça va bastonner et botter des culs à la chaîne. Puis on balance le CD dans son lecteur, on fait pêter les ouatts et on se prépare à recevoir la purée. De purée il n’en sera aucunement question finalement. Ou alors de la vieille Mousseline premier prix made in Lidl.

La déception passée on se fait une raison en se concentrant sur la musique. Et là THE TIRED AND TRUE surprend avec un émo-pop-punk des familles. Le genre de zik qu’on s’attend à retrouver sur la B.O d’un quelconque American Pie like. Les gugus sont sans contestation possible influencés par Angels and Airwaves, Green Day, Fall Out Boys et The Get Up Kids. Vous mélangez un peu tout ça et ça vous donne un petit aperçu de ce que proposent les Bostoniens. La petite touche emo est importante et offre sa marque de fabrique au groupe. Les guitares, aux premiers abords californiennes, possèdent cette petite touche de spleen certainement influencée par le ciel gris et bas de Boston. Musicalement ça reste du classique de la scène emo-punk ricaine même si certains morceaux sont habillement composés et exécutés. Je pense au titre d’ouverture « Art Fuck City » et son refrain pas dégueulasse, « Coffee » est ses chœurs de boy scouts bien sages puis « I Got My Pitch back » et son intro prometteuse. Le reste sonne pas mal cliché et déjà entendu même si on est loin d’être un expert concernant cette scène, moi-même je ne le suis pas. Mais pas besoin d’être grand clerc pour savoir que le son proposé s’il est loin d’être honteux n’est en rien « over the top ». Trop émo pour plaire au punk et pas assez pour plaire au geek féru de Weezer et de The Get Up Kids.

Si la musique est correcte sans être folichonne, les lyrics eux plairont à ta sœur de 14 ans aux mèches violettes, maquillée comme un raton laveur, fan de Tim Burton et qui adore porter des grandes chaussettes rayées noir et blanches en se disant que tous les mecs sont des cons… mais que, quand même, elle aimerait bien avaler le nectar de Victor-Etienne, la plus belle mèche de la classe, dans les chiottes du bahut. Ca parle de filles qui font souffrir les mecs, de mecs qui souffrent parce que les filles sont méchantes et de gars qui se font largués. Bref autant passer une soirée à écouter son meilleur pote déblatérer des saloperies sur son ex qui le fait souffrir. Bref c’est tout sauf jouasse et chanté avec une voix qui n’a rien d’exceptionnelle elle non plus. Bref je ne saurais vraiment pas à qui conseiller cet album et j’invite malgré tout les quelques gars intéressés par ce genre de musique à se faire péter un petit Get Up Kid, Polar Bear Club voire un Crime In Stereo qui feront beaucoup mieux l’affaire.


Rédigé par : Seb On Fire | 09/20 | Nb de lectures : 12243